Les faits, qui se sont déroulés de 2009 à 2018, sont des plus glauques : un fonctionnaire chargé des ressources humaines au ministère de la Culture, empoisonnait ses victimes, venues passer un entretien ou travaillant au ministère, avec des diurétiques. Il procédait toujours de la même manière : les recevait dans son bureau, leur proposait une boisson chaude dans laquelle il glissait un diurétique et n’avait plus qu’à attendre. Au-delà de l’humiliation traumatisante subie par les victimes, les conséquences médicales sont parfois dramatiques.
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Après avoir sévi pendant de nombreuses années, Christian N. a été mis en examen fin octobre, d’après les informations du quotidien, qui précise que l’homme a été placé sous contrôle judiciaire et mis en examen “des chefs d’administration de substance nuisible, d’agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction, d’atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation d’image, de violence par une personne chargée de mission de service public et d’infractions à la législation sur les médicaments”.
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Trouver le courage et la force psychologique de “dénoncer”
Car Christian N. prenait également des photos de ses victimes sous le bureau derrière lequel il les recevait. Ces photos ont été retrouvées par les enquêteurs dans un fichier Excel titré “Expériences”, dans lequel il a listé toutes les femmes à qui il a administré du produit diurétique. “Il note leurs réactions aux diurétiques, l’heure de prise du médicament et l’endroit où se déclenche l’envie d’uriner”, précise Libération.
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L’affaire avait été révélée par Le Canard enchaîné et nous avions recueilli le témoignage d’Alizée, l’une de ses victimes. En 2011, la jeune femme avait été stagiaire au sein du secrétariat général du ministère de la Culture et avait vécu un enfer. Elle n’avait jamais pu en parler, puisque la personne consacrée, le DRH en l’occurrence, c’était son agresseur lui-même. Elle avait témoigné face caméra de son calvaire en espérant ainsi que d’autres victimes sortent du silence :
“Ce que je cherche à travers ce témoignage, c’est que d’autres victimes de ce monsieur se reconnaissent, s’identifient et trouvent le courage, la force psychologique qu’elles n’ont pas forcément trouvé à l’époque pour dénoncer ces actes, se libérer et porter plainte contre lui.”
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