La gauche unie (25% à 26,2%) et le camp du président Macron (25% à 25,8%) arrivent au coude-à-coude au premier tour des élections législatives dimanche, sur fond d’abstention record (52,1% à 52,8%), ouvrant ainsi le jeu du second tour dans une semaine.
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Les premières projections des 577 sièges donnent un avantage à la majorité sortante réunie sous l’étiquette Ensemble!, avec une fourchette de 260 à 300 sièges, devant la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes (150 à 208), selon l’institut Harris, et une fourchette de 275 à 310 pour Ensemble! et 190 à 210 pour la Nupes, selon Ifop-Fiducial.
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Mais elles ne règlent pas deux grandes questions: le chef de l’Etat parviendra-t-il à conserver sa majorité absolue à l’Assemblée nationale ? Et la gauche trouvera-t-elle des réserves de voix suffisantes pour envoyer, comme elle l’espère, l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon à Matignon ?
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Comme prévu, les candidats du Rassemblement national (18,5% à 19,8%) n’ont pas réussi à capitaliser sur la dynamique de Marine Le Pen à la présidentielle, qui avait engangé plus de 40% des voix au deuxième tour. Cantonné à huit élus en 2017, le contingent de députés RN devrait cependant être nettement plus étoffé cette fois, et compter encore dans ses rangs Mme Le Pen, donnée largement en tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais (autour de 55%).
A l’inverse, dans le sillage de la lourde chute de sa candidate Valérie Pécresse à la présidentielle, LR (11,6% à 14%) devrait perdre sa place de premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale.
Une abstention record
La clé du second tour résidera une nouvelle fois dans la participation, historiquement basse ce dimanche pour un premier tour d’élections législatives, entre 47 et 47,5% selon les instituts, et touchant jeunes et classes populaires en priorité.
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Depuis 1993, le désintérêt n’a cessé de s’accroître pour ces scrutins, une tendance qui s’est accélérée avec l’instauration du quinquennat et l’alignement des élections présidentielles et législatives en 2002. Conséquence: comme en 2017 (48,7% de participation), une majorité de Français en âge de voter a décidé de bouder les urnes.
Pourtant, les différents partis engagés n’ont cessé d’envoyer des appels à la mobilisation et ont lourdement insisté sur les enjeux, six semaines après avoir vu Emmanuel Macron obtenir un deuxième mandat à l’Elysée.
Pour le chef de l’Etat, qui a appelé les Français à lui donner “une majorité forte et claire”, il s’agit d’être en mesure de faire approuver les nombreuses réformes promises dans son programme, à commencer par celle des retraites qui doit entrer en application dans un an.
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L’exécutif a aussi insisté ces dernières semaines sur son intention de faire voter dès juillet un ensemble de mesures pour le pouvoir d’achat, afin de contrer une inflation qui grève le budget des ménages et pèse sur les comptes des entreprises.
Comme attendu, le score des candidats macronistes est en reflux par rapport à la vague de 2017, quand La République en marche et Modem avaient raflé plus de 32% au premier tour avant d’obtenir près de 350 députés au second. Reste à savoir si ce tassement se traduira par une perte de la majorité absolue (289 députés) et donc l’obligation de composer avec d’autres groupes pour faire adopter les textes de l’exécutif.
Vers une cohabitation ?
Autre centre d’attention, le sort des 15 membres du gouvernement engagés, à commencer par la Première ministre Elisabeth Borne en lice dans le Calvados et créditée de 33% à 36,5% selon les sondages. En cas de défaite, ils devront démissionner, conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par le président Macron.
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Théoriquement la plus en danger, la secrétaire d’État à la Mer Justine Benin (MoDem) est en ballottage favorable face au candidat Nupes Christian Baptiste en Guadeloupe, où l’on a voté dès samedi.
Côté Nupes, l’espoir est ténu d’imposer à Macron un gouvernement de cohabitation, comme la gauche plurielle y était parvenue en 1997 avec Lionel Jospin. Alors que Jean-Luc Mélenchon avait exhorté les Français à faire de ces élections un “troisième tour” de la présidentielle, la gauche devrait tout de même s’imposer comme le principal bloc d’opposition au Palais-Bourbon.
Une forme de demie-victoire tactique quand de l’autre côté de l’hémicycle, Les Républicains vont compter leurs survivants parmi la centaine de sortants, en espérant tirer au maximum profit de leur ancrage local.
Parmi les points chauds surveillés dimanche soir figurent les résultats dans la 4e circonscription du Var où concourt le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, qui compte ainsi parachever son atterrissage en politique après la présidentielle.
Quant au baptême du feu de l’ex-ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, on en connaît déjà le résultat, il est éliminé dès le premier tour de ces législatives.
Konbini news avec AFP