Le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah, est à la tête d’un État qui a instauré le 3 avril dernier la peine de mort par lapidation pour homosexualité, adultère ou insulte au prophète Mahomet.
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À l’approche de la mise en vigueur de ce nouveau code pénal brunéien, des dizaines d’ONG, personnalités et représentants diplomatiques s’étaient indignés, à l’instar du ministère des Affaires étrangères français, qui avait pointé du doigt cette nouvelle législation appliquant strictement la charia.
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Dans un communiqué, la France s’était dite “très préoccupée par cette décision contraire aux engagements internationaux pris par le Brunei Darussalam en matière de droits de l’Homme” et avait appelé la monarchie à “renoncer à ce projet”.
On apprend pourtant aujourd’hui qu’Hassanal Bolkiah est grand-croix de la Légion d’honneur depuis 1996. Sa médaille lui avait été remise par Dominique Baudis, maire de Toulouse à l’époque, qui lui avait également décerné la médaille d’or de la ville. L’information, divulguée par Ouest France ce matin, a été confirmée par la grande chancellerie de la Légion d’honneur.
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Des attributions “au titre de la réciprocité diplomatique”
Concernant les décorés étrangers, le site de la grande chancellerie de la Légion d’honneur stipule que certaines médailles sont remises pour des raisons purement diplomatiques :
“Les visites d’État sont également l’occasion d’attributions de la Légion d’honneur aux personnalités officielles, faites au titre de la réciprocité diplomatique et soutenant ainsi la politique étrangère de la France.”
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L’année dernière, la France avait engagé une procédure de retrait de la Légion d’honneur attribuée à Bachar Al Assad en 2001. Hassanal Bolkiah va-t-il lui aussi perdre son titre honorifique ?
Pour l’heure, la mairie de Toulouse a pour sa part déclaré au quotidien qu’elle attendait la “position de l’État sur le dossier” avant d’envisager de lui retirer la médaille municipale : “S’il est déchu de la Légion d’honneur, il y a de fortes chances que Toulouse emboîte le pas.”