Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, se marie mercredi avec l’une de ses anciennes avocates, Stella Moris, à la prison de haute sécurité britannique d’où il continue de se battre contre son extradition aux États-Unis. Le couple se mariera en début d’après-midi en petit comité avec seulement quatre invités et deux témoins. Leurs soutiens sont invités à se rassembler aux abords de la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, apprêtés comme pour participer au mariage.
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La styliste britannique Vivienne Westwood, engagée pour la libération de Julian Assange, a conçu le kilt qu’il portera lors de cette occasion, en référence à ses origines écossaises. Elle a également créé la robe de mariée que la future mariée, Stella Moris, portera, selon le groupe de soutien Don’t Extradite Assange (N’extradez pas Assange, en français).
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Un mariage dans un contexte inédit
“Ce n’est pas un mariage en prison, c’est une déclaration d’amour et de résilience malgré les murs de la prison, malgré la persécution politique, malgré la détention arbitraire, malgré le mal et le harcèlement infligés à Julian et à notre famille”, a écrit Stella Moris dans une tribune au Guardian.
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Selon l’avocate, les autorités pénitentiaires ont refusé les témoins proposés (des journalistes, un photographe qui travaille pour la presse) même si ceux-ci devaient assister à la cérémonie “à titre privé”. Stella Moris s’indigne de cette situation : “Ils veulent que Julian reste invisible aux yeux du public à tout prix, même le jour de son mariage, et surtout le jour de son mariage”, a affirmé sa fiancée, comparant cette “logique de faire disparaître une personne dans l’espoir qu’elle sera oubliée” à “ce qu’a fait la Russie soviétique”.
À l’issue de la cérémonie, Stella Moris coupera un gâteau de mariage et prononcera un discours, a indiqué le groupe de soutien de Julian Assange. Plutôt que d’envoyer des cadeaux aux nouveaux mariés, leurs soutiens ont suggéré de participer à une nouvelle levée de fonds pour soutenir la campagne contre son extradition et de placarder des affiches demandant la libération de l’Australien.
WikiLeaks, une affaire politico-judiciaire historique
Pour rappel, l’Australien de 50 ans est recherché par la justice américaine qui veut le juger pour la diffusion, à partir de 2010, de plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
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Poursuivi notamment en vertu d’une législation contre l’espionnage, Julian Assange risque 175 ans de prison, dans une affaire dénoncée par des organisations de défense des droits humains comme une grave attaque contre la liberté de la presse. Le 14 mars dernier, la Cour suprême britannique a refusé d’examiner son recours, réduisant à néant l’espoir de Julian Assange d’éviter son extradition.
Sa compagne, une avocate sud-africaine d’une trentaine d’années, a depuis supplié la ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel, à qui revient la décision d’approuver son extradition, de l’empêcher et de mettre fin à cette “affaire politique”.
Julian Assange et Stella Moris se sont rencontrés pour la première fois en 2011, lorsque l’avocate avait été engagée pour rejoindre l’équipe juridique chargée de lutter contre l’extradition de Julian Assange. Leurs fiançailles avaient été annoncées en novembre 2021. Mme Moris a eu deux enfants avec Julian Assange, deux petits garçons conçus lorsqu’il vivait à l’ambassade d’Équateur à Londres. Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans dans cette ambassade où il s’était réfugié en 2012 alors qu’il était en liberté sous caution.
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Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou bien la Suède, où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées. Il avait finalement été arrêté par la police britannique en avril 2019 et emprisonné.
Konbini news avec AFP