Si le maire de la petite ville de Langouët a perdu au tribunal, il a certainement gagné la bataille de l’opinion publique. Ce mardi 26 août, l’arrêté anti-pesticides qu’il avait pris dans sa commune a été suspendu par le juge des référés du tribunal administratif de Rennes, selon l’AFP qui a consulté une copie de cette décision.
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Le juge invoque dans son ordonnance “le moyen tiré de l’incompétence du maire de Langouët pour réglementer l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur le territoire de sa commune” qui est “propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté contesté”.
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Le maire écologiste Daniel Cueff avait pris, le 18 mai dernier, un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques “à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel”.
Mais la préfecture avait demandé la suspension de cet arrêté en référé au motif qu’un maire n’est pas compétent pour prendre des décisions sur l’utilisation de produits phytosanitaires, y compris au nom du principe de précaution, un pouvoir réservé à l’État.
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Le maire de Langouët a annoncé à l’AFP son intention de faire appel de cette décision du juge des référés et a appelé les autres maires ruraux à prendre un arrêté similaire au sien.
Un appel à la désobéissance civile
“Pour faire bouger les lignes, pour protéger les habitants, il faut peut-être désobéir un peu”, a estimé Daniel Cueff, affirmant avoir reçu des “milliers de messages de soutien.” “Beaucoup de maires sont interpellés par leurs habitants. Il va falloir trouver une solution”, a-t-il ajouté.
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Lors de l’audience du 22 août, le maire avait plaidé en faveur d‘”une distance d’éloignement des pesticides sur une parcelle qui reste cultivable avec des produits moins dangereux”.
Vendredi 23 août, Emmanuel Macron avait assuré sur Konbini news, soutenir “dans ses intentions” le maire breton. “Il y a des lois, elle (la préfète) doit les faire respecter, donc je serai toujours derrière les préfets qui font respecter les lois”, a d’abord plaidé le président français, en estimant que “la solution n’est pas de prendre un arrêté qui n’est pas conforme à la loi” mais plutôt “de mobiliser pour changer la loi”.
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En ce sens, le chef de l’État a souhaité “aller vers un encadrement des zones d’épandage de pesticides”, en pointant “les conséquences sur la santé publique”.
La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a elle affirmé mardi sur France inter partager “totalement la préoccupation du maire de Langouët” et annoncé qu’un projet de réglementation était à l’étude pour instaurer une “zone minimale entre les épandages et les habitations”.
“On a des signaux contradictoires”, a commenté Daniel Cueff. “À moins que ça ne soit une nouvelle illustration de la politique du ‘en même temps’ : en même temps, le maire de Langouët a raison et, en même temps, il a tort”, a-t-il ajouté.
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