Il y a un peu plus d’un an, nous recevions Irina 25 ans, Benjamine 39 ans et Ania 26 ans. Elles prenaient la parole face caméra pour lever le tabou qui pèse sur les violences gynécologiques.
Publicité
Publicité
Ces témoignages et bien d’autres ont fait naître une réflexion dans les esprits des médecins. Jeudi 17 octobre, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a ainsi présenté, lors d’une conférence de presse, son label pour lutter contre ces violences.
Le CNGOF souhaite l’attribuer aux maternités “qui s’engagent à mettre la bienveillance au centre” de leurs activités et “qui acceptent la transparence” sur leurs pratiques. Pour Nasrine Callet, gynécologue en région parisienne interrogée par Konbini news : “C’est une très bonne idée.”
Publicité
Comment en est-on arrivé là ? “Globalement, les maternités sont bienveillantes”, rappelle en préambule le docteur Callet. “Mais il y a eu ces plaintes de patientes dont la parole s’est libérée. Il fallait apporter une réponse, analyse-t-elle. Si ce label peut permettre à la petite minorité responsable, de se poser des questions et d’arrêter de traiter n’importe comment les patientes, c’est bien.”
Ces dernières auront justement un rôle à jouer dans l’attribution de ce label. Selon le CNGOF, l’évaluation du respect des douze critères sera en partie confiée aux femmes. Elles devront remplir un questionnaire “trois jours, puis trois mois après leur accouchement” via une plateforme en ligne baptisée Maternys.
Parmi ces douze critères, on trouve la possibilité pour les femmes de “vivre un accouchement démédicalisé” en l’absence de facteur de risque, ou encore l’amélioration de l’information pendant la grossesse. Les taux d’épisiotomie, d’accouchements déclenchés ou encore de césariennes vont aussi peser dans la balance.
Publicité
Vers une généralisation à tous les services ?
“Nous n’accepterons pas les maternités hors des clous”, a prévenu le Pr Israël Nisand, patron du CNGOF, lors de la conférence de presse. Selon Le Parisien, l’attribution du label a déjà commencé discrètement en septembre. Une maternité a été retoquée à cause d’un taux de césarienne supérieur à la moyenne française de 20,2 %.
Une soixantaine d’établissements ont déjà demandé à en bénéficier, alors qu’une dizaine de maternités sont labellisées de manière provisoire, sur la base de leurs statistiques d’activités actuelles et de leur engagement à respecter cette démarche, précise l’AFP.
Publicité
Et si ce système était étendu à d’autres services ? “Aujourd’hui, nous le faisons pour la gynécologie, mais il devra un jour concerner tous les services, comme la cardiologie. Cela est inéluctable dans la médecine de demain”, aurait également lancé hier Israël Nisand. Un appel du pied à peine déguisé à la ministre de la Santé Agnès Buzyn.