Lors de son premier séjour en Afghanistan, la journaliste Solène Chalvon-Fioriti a fait la rencontre de femmes qui ont profondément bouleversé sa carrière et son existence. Au détour d’un reportage à la faculté de Kaboul, il y a dix ans, la journaliste a rencontré, dans les circonstances dramatiques de complications d’un avortement médicamenteux, la Pill Force.
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Cette organisation de femmes distribuait des pilules abortives à des Afghanes dont la plus grande crainte était souvent de devoir renoncer à leurs études en raison d’une grossesse non désirée. Si l’avortement n’était et n’est toujours pas légal en Afghanistan, ces femmes “ne risquaient pas la mort” d’un point de vue judiciaire pour avoir alimenté ce réseau clandestin.
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En revanche, selon Solène Chalvon-Fioriti, “c’est exactement le genre d’événement qui provoque des crimes d’honneur. […] C’est ça qui peut vous supprimer, c’est ça qui peut faire qu’une fille est tuée du jour au lendemain. C’est parce qu’on a appris à la fac qu’elle parlait de sexualité, qu’elle distribuait des médicaments”.
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Dans son livre La femme qui s’est éveillée – Une histoire afghane aux éditions Flammarion, Solène Chalvon-Fioriti rend hommage à son amie et membre de la Pill Force, Layle, qui a été assassinée par son frère.