Coup dur pour Éric Zemmour, déjà en froid avec son éditeur, Albin Michel, à la veille de la rentrée littéraire. Ce jeudi, alors qu’il tentait de se connecter à son compte Instagram, rassemblant plusieurs dizaines de milliers d’abonnés, le polémiste de CNews a constaté la suppression de son compte. Il s’est alors précipité pour fustiger la plateforme et une supposée censure sur son compte Twitter. “Les GAFAM se sont engagés dans une lutte féroce contre les peuples qui ne veulent pas mourir. Ils peuvent me censurer, mais ils ne peuvent pas faire taire tout un peuple”, pouvait-on lire sur le tweet du chroniqueur aux 180 000 followers.
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Selon les informations du média d’extrême droite Valeurs actuelles, “aucun avertissement n’a jamais été envoyé par Instagram aux équipes qui travaillent avec Éric Zemmour”. Une incompréhension pour Éric Zemmour et ses proches, qui tentent de récupérer le compte. Sous le hashtag #StopCensure lancé par le polémiste, de nombreux proches et membres de l’extrême droite française ont manifesté leur soutien, et dénoncent l’entrave à la liberté d’expression que vivrait le chroniqueur. Une pétition intitulée “Je soutiens Zemmour” tourne également sur les réseaux sociaux.
Des fans outrés
De nombreux soutiens et fans d’Éric Zemmour se sont alors exprimés sur les réseaux sociaux, fustigeant la censure des géants du numérique et la “bien-pensance” de ces réseaux. Ils comparent cette suppression à celle vécue par le youtubeur d’extrême droite Papacito, visé par une enquête du parquet de Paris pour “provocation publique non suivie d’effet à la commission d’atteintes à la vie ou à l’intégrité des personnes”. Cette enquête a été lancée après la publication d’une vidéo, supprimée depuis, intitulée “Le gauchisme est-il pare-balles ?”, où le youtubeur, qui cumule plus de 112 000 abonnés, simule l’exécution d’un électeur “gauchiste”.
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Des parallèles ont aussi été faits avec l’actuelle situation en Afghanistan, et les talibans. Reprenant une rhétorique islamophobe assez traditionnelle de l’extrême droite, de nombreux internautes soutiens d’Éric Zemmour ont comparé les deux situations, parlant même de “dictature” des GAFAM. Notamment, les comptes Jeunes avec Zemmour et Femmes avec Zemmour ont partagé leur indignation suite à la suppression du compte Instagram de leur favori pour la prochaine élection présidentielle.
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À la droite de la droite du monde politique, les soutiens n’ont pas attendu. La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a ainsi réagi à la nouvelle en apportant son soutien à Éric Zemmour, reprenant le hashtag #StopCensure. “Je demande solennellement au gouvernement de réagir face aux suppressions des comptes de personnalités patriotes de la part de Facebook, Twitter et Instagram”, a-t-elle demandé sur Twitter.
Le militant anti-mariage pour tous et expert en communication politique Samuel Lafont a quant à lui immédiatement créé une série de visuels destinés à être viraux sur les réseaux sociaux, souhaitant propulser le hashtag #StopCensure en tendance sur Twitter.
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Entre provocation à la haine raciale et injures publiques racistes, Éric Zemmour en eaux troubles
Chroniqueur régulier de CNews, Éric Zemmour est habitué aux propos qui tombent sous le coup de la loi. Ainsi, il est cité à comparaître le 8 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour “provocation à la discrimination” et “injures raciales” après des propos sur les migrants mineurs isolés.
En effet, le 29 septembre 2020, lors d’un débat de l’émission Face à l’info sur CNews consacré à la question des mineurs isolés après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Éric Zemmour avait déclaré : “Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent.” Deux jours plus tard, le parquet de Paris avait ouvert une enquête afin d’examiner si ces propos pouvaient faire l’objet de poursuites devant le tribunal correctionnel.
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Une semaine auparavant, Éric Zemmour avait été condamné à 10 000 euros d’amende, déjà pour “provocation à la haine raciale” et “injures publiques à caractère raciste”, pour une diatribe sur l’islam et l’immigration lors d’un rassemblement politique à l’automne 2019, diffusée en direct sur LCI. Il a fait appel de cette décision, toujours sur le sacro-saint argument de la liberté d’expression.