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Le bilan du “Camp Fire” en Californie est passé à 42 morts dans la soirée du lundi 12 novembre, l’incendie de forêt largement le plus meurtrier de l’histoire de cet État américain, et qui était encore loin d’être contenu.
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“Jusqu’à présent, les restes de 13 nouvelles personnes ont été découverts, ce qui porte le nombre total des morts à 42. Si je comprends bien, il s’agit de l’incendie de forêt le plus meurtrier de l’histoire” de la Californie, a déclaré le shérif du comté de Butte, Kory Honea.
Il revenait ainsi sur sa déclaration initiale selon laquelle cet incendie était le plus meurtrier de l’histoire de l’ensemble des États-Unis. Le “Camp Fire”, qui fait rage depuis jeudi 8 novembre au nord de la ville de Sacramento, a donc désormais fauché plus de vies que le “Griffith Park Fire”, qui avait fait 29 morts vers Los Angeles en 1933.
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Et même s’il est difficile d’être catégorique en raison des failles et faiblesses des relevés, ce feu de forêt est vraisemblablement le plus meurtrier qui ait sévi aux États-Unis depuis un siècle, depuis le “Cloquet Fire” où avaient péri environ 1 000 personnes dans le Minnesota, en 1918.
En outre, deux autres personnes sont mortes dans le sud de la Californie, ce qui porte le bilan total pour cet État à au moins 44 victimes. Kory Honea avait expliqué dimanche que la recherche d’éventuels corps supplémentaires était “très très difficile”, précisant que les autorités étaient toujours sans nouvelles de plus de 200 personnes.
“Il y a tellement de décombres dans certaines de ces zones qu’il est très difficile de déterminer s’il pourrait y avoir des restes humains”, a-t-il déclaré au sujet du “Camp Fire” qui a déjà dévasté plus de 45 000 hectares et quelque 6 453 bâtiments.
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Paysages de désolation
De forts vents venus du nord-est continuaient à souffler lundi sur la région, où plus de 5 100 pompiers étaient à pied d’œuvre, alors que pas une goutte de pluie n’était attendue d’ici la fin du mois. Les soldats du feu, venus de tout le pays, sont accompagnés sur le terrain d’anthropologistes et d’un laboratoire d’analyses ADN pour identifier les corps, parfois réduits à de simples fragments d’os.
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La ville de Paradise a été littéralement rayée de la carte, laissant la place à des paysages de désolation. Lundi, le “Camp Fire” n’était toujours contenu qu’à 25 %, mais il a ravagé 4 500 hectares du comté de Butte, une zone où il n’a pas plu plus d’un centimètre d’eau depuis plus de trente semaines. Les pompiers, dont trois ont été blessés, s’attachaient notamment à protéger les bâtiments menacés par les flammes.
Les extrémités septentrionales et méridionales de la Californie étaient couvertes d’épaisses fumées et le soleil, à peine visible, masqué par plusieurs feux d’ampleurs variées.
Notamment le “Woolsey Fire”, dans la banlieue ouest de Los Angeles, près de la célèbre station balnéaire de Malibu. Ce feu est d’ampleur similaire à celle du “Camp Fire” mais a été bien moins meurtrier, avec les deux victimes trouvées dans une voiture sur une voie privée. Il a brûlé 37 600 hectares et n’était contenu qu’à 30 %, selon l’agence des pompiers de Californie, CalFire. Mais des vents forts leur compliquaient la tâche.
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Trump diligente l’aide fédérale
Plus de 250 000 personnes ont reçu l’ordre d’évacuer leurs domiciles dans une vaste région près de Sacramento, capitale de cet État de l’ouest des États-Unis, et à Malibu et ses environs. Dans les deux cas, les causes exactes du départ de feu n’ont pas encore été identifiées.
Donald Trump a reconnu le “désastre majeur”, et a ordonné une aide fédérale aux zones sinistrées, selon un communiqué de la Maison Blanche, c’est-à-dire les comtés de Butte, Los Angeles et Ventura.
I just approved an expedited request for a Major Disaster Declaration for the State of California. Wanted to respond quickly in order to alleviate some of the incredible suffering going on. I am with you all the way. God Bless all of the victims and families affected.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 13 novembre 2018
Le président avait d’abord dénoncé quelques jours plus tôt, dans un tweet, la gestion des forêts “tellement mauvaise”, une accusation qualifiée de “dangereusement fausse” par le chef du syndicat des pompiers californiens, Brian Rice. Lundi matin, Donald Trump avait adressé ses remerciements aux pompiers et aux services d’urgence.
Les autorités ont demandé aux résidents de toutes les localités proches des zones évacuées de rester chez eux avec portes et fenêtres fermées, et de ne boire que de l’eau en bouteille ou de l’eau courante bouillie avant consommation.
Un troisième incendie, le “Hill Fire”, dans le comté de Ventura, au nord-ouest de Los Angeles et Malibu était lui en passe d’être maîtrisé, et contenu lundi matin à 75 %.
Miley Cyrus “dévastée”
Il avait contraint à l’évacuation les résidents de Thousand Oaks, là même où un ancien militaire a ouvert le feu mercredi soir dans un bar de la ville, tuant douze personnes avant de se suicider.
À Malibu, toutes les écoles ont été fermées jusqu’au 19 novembre au moins. La ville, où vivent de nombreuses vedettes, a été entièrement évacuée, puis certains résidents ont été autorisés dimanche soir à regagner leur domicile.
Celui de la chanteuse Miley Cyrus a été détruit, dans le sud de l’État. “Complètement dévastée par les feux affectant ma ville. Je suis l’une des chanceuses […] Ma maison n’existe plus mais mes souvenirs partagés avec famille et amis vivent encore”, a-t-elle tweeté.
Completely devestated by the fires affecting my community. I am one of the lucky ones. My animals and LOVE OF MY LIFE made it out safely & that’s all that matters right now. My house no longer stands but the memories shared with family & friends stand strong. I am grateful for
— Miley Ray Cyrus (@MileyCyrus) 12 novembre 2018
Depuis un an, la Californie enchaîne les incendies majeurs, qui ont fait, au total, près de 100 morts, et brûlé des centaines de milliers d’hectares.
“Ce n’est pas une nouvelle normalité, ceci est une nouvelle anormalité. Et cette nouvelle anormalité va se poursuivre, sans doute dans les 10 à 15 ou 20 ans”, avait estimé le gouverneur de Californie, Jerry Brown, dimanche. “Malheureusement, la meilleure science nous dit que la sécheresse, la chaleur, toutes ces choses vont s’intensifier.”
Konbini avec AFP