Incendie à Bobigny : le bilan s’alourdit à quatre morts, dont deux fillettes

Publié le par Astrid Van Laer,

© 2018 Google

A voir aussi sur Konbini

© 2018 Google

Publicité

Jeudi 27 décembre au soir s’est déclaré un incendie meurtrier dans un immeuble de la cité Paul-Éluard de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Quatre personnes, parmi lesquelles une jeune femme de 20 ans et deux fillettes, l’une de 3 ans et l’autre “entre 5 et 7 ans”, sont mortes et six personnes ont été blessées, d’après le dernier bilan provisoire connu.

Publicité

Le feu est parti vers 21 h 20 d’un appartement de 100 m2 du premier étage de cet immeuble d’habitation de 18 étages de Bobigny, une commune populaire de la proche banlieue parisienne, a indiqué le commandant Moulin, un porte-parole de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

Les corps sans vie des trois premières victimes avaient été retrouvés “à proximité ou dans l’ascenseur”. Elles sont mortes “intoxiquées par les fumées” du sinistre, qui a été maîtrisé peu après 23 h 00.

Publicité

Deux personnes “ont pu être sauvées mais restent dans un état grave. Leur pronostic vital est engagé”, a indiqué la même source dans la nuit de jeudi à vendredi. Trois autres personnes sont “dans un état léger”.

À leur arrivée sur place, les pompiers ont demandé aux habitants de rester confinés chez eux, à l’instar de Sonia, 20 ans, qui habite au quatrième étage. “J’ai paniqué. On a entendu les pompiers frapper à la porte. Ils nous ont dit de rester confinés. On est restés plus de deux heures chez nous”, a-t-elle déclaré à une journaliste de l’AFP sur place.

Le ministre de la Cohésion sociale, Julien Denormandie, a affirmé dans un tweet que “toute la lumière devra être faite sur les raisons de ce drame”, en adressant ses “pensées émues aux familles des victimes” et son “hommage au travail des équipes de secours”.

Publicité

“J’ai crié aux locataires de sortir”

L’incendie, dont la cause n’a pas encore été déterminée, a nécessité l’intervention d’une centaine de pompiers. Selon des témoignages recueillis par l’AFP, le feu aurait pris dans une chambre avant de se propager. Pris de panique, les habitants de l’appartement se seraient précipités à l’extérieur en criant à leurs voisins de sortir eux aussi.

Lætitia, qui habite au rez-de-chaussée, était, elle, à l’extérieur du bâtiment lorsqu’elle a vu les flammes : “J’ai crié aux locataires de sortir. Les gens ont paniqué. J’ai vu des gens sortir brûlés.” L’immeuble, situé à une centaine de mètres de la mairie de Bobigny, “n’est pas insalubre”, a encore expliqué Sonia. “J’en ai vu des incendies depuis que j’habite ici, mais c’est la première fois qu’il y a des morts.”

Publicité

Zafer, qui habite aussi l’immeuble, dit avoir “déjà signalé à plusieurs reprises à l’office HLM que les normes de sécurité ne sont pas respectées dans la tour”, précisant également que l’immeuble “n’est pas insalubre”.

Le quartier Paul-Éluard regroupe plusieurs tours d’une vingtaine d’étages communiquant entre elles par une dalle centrale. Deux heures après que les pompiers eurent maîtrisé le sinistre, les habitants étaient autorisés à renter chez eux. Mais certains se trouvaient encore en pyjama à l’extérieur de l’immeuble et donnaient leur témoignage aux policiers.

Le gymnase Paul-Éluard a été mis à disposition des locataires de l’immeuble incendié situé à quelques mètres. Des lits de camp et des boissons chaudes étaient proposés mais à peine une dizaine de personnes se trouvaient dans le gymnase. Une personne âgée a été transportée à l’hôpital.

Publicité

Plusieurs incendies meurtriers se sont produits en Seine-Saint-Denis cette année. Le 30 juillet, un feu dans un immeuble d’Aubervilliers avait provoqué la mort d’une mère et de ses trois enfants. Un enfant de 10 ans, soupçonné d’avoir provoqué le sinistre en jouant avec un briquet et un torchon dans l’immeuble, a été inculpé. Pénalement non responsable en raison de son âge, il avait été contraint à une mesure d’éloignement de la commune.

À peine un mois plus tard, un incendie dans un immeuble d’habitation de la même commune avait fait sept blessés graves, dont cinq enfants. Samedi soir, deux hommes sont morts après l’incendie d’un pavillon qu’ils squattaient à Drancy.

Konbini avec AFP