Le gouvernement italien encourage les gilets jaunes à “ne pas faiblir” face à Emmanuel Macron

Publié le par Astrid Van Laer,

Yellow vest “Gilets Jaunes” anti-government protestors wave a French national flag during a rally in Paris on January 5, 2019. – France’s “yellow vest” protestors were back on the streets as a government spokesman denounced those still protesting as hard-liners who wanted only to bring down the government. (Photo by Zakaria ABDELKAFI / AFP)

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“Le gouvernement d'[Emmanuel] Macron n’est pas à la hauteur des attentes et certaines politiques mises en œuvre sont de fait dangereuses”, a déclaré le vice-Premier ministre Di Maio.

Manifestation des gilets jaunes à Paris, le 5 janvier 2018. © Zakaria ABDELKAFI / AFP

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Les deux chefs politiques du gouvernement populiste italien ont spectaculairement affirmé lundi 7 janvier leur soutien aux gilets jaunes en France, l’un d’eux les invitant à ne “pas faiblir” dans leur combat qu’il veut aussi aider. “Gilets jaunes, ne faiblissez pas !”, a écrit pour sa part le vice-Premier ministre Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), sur le blog du parti.

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“Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple”, a quant à lui affirmé l’autre vice-Premier ministre, Matteo Salvini, patron du parti d’extrême droite La Ligue, ajoutant toutefois condamner avec une “totale fermeté” la violence des dernières manifestations.

Mais c’est M. Di Maio, dont le mouvement prône une forme de démocratie directe depuis ses débuts en 2009, qui s’est montré le plus enthousiaste. Condamnant lui aussi les violences, il a offert l’aide de son mouvement et plus particulièrement de sa plateforme Internet, baptisée “Rousseau”, pour “organiser des événements sur le territoire” ou encore “choisir des candidats” et “définir le programme électoral” via son système de vote.

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“Rousseau” est une plateforme interactive sur Internet qui permet à tout inscrit au M5S de participer à l’élaboration des programmes, à la rédaction de lois, mais aussi au choix des candidats pour les élections locales ou nationales. La maire de Rome, Virginia Raggi, avait remporté l’élection municipale en 2016 après avoir été sélectionnée via Internet par les militants lors d’une finale entre une dizaine de candidats, tous inconnus du grand public.

“Rousseau” est toutefois critiqué en Italie pour son manque de transparence, et pour être sous le contrôle d’une société, créée par l’un des fondateurs du M5S, Gianroberto Casaleggio, théoricien de la démocratie directe et pourfendeur de la démocratie représentative.

“C’est un système pensé pour un mouvement horizontal et spontané comme le vôtre et nous serons heureux si vous voulez l’utiliser”, écrit encore Luigi Di Maio. “Comme d’autres gouvernements, celui en France pense surtout à représenter les intérêts des élites, ceux qui vivent de privilèges, mais plus de ceux du peuple”, écrit aussi le chef de file du M5S.

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“Le gouvernement d'[Emmanuel] Macron n’est pas à la hauteur des attentes et certaines politiques mises en œuvre sont de fait dangereuses, non seulement pour les Français, mais aussi pour l’Europe”, a ajouté M. Di Maio. “Nous, en Italie, nous sommes parvenus à inverser cette tendance”, s’est-il aussi félicité, appelant les gilets jaunes à faire de même.

“Une nouvelle Europe est en train de naître. Celle des gilets jaunes, celle des mouvements, celle de la démocratie directe. C’est une dure bataille que nous pouvons mener ensemble. Mais, vous, les gilets jaunes, ne faiblissez pas !”, conclut M. Di Maio, qui a déjà lancé la campagne du M5S pour les élections européennes prévues en mai.

Konbini avec AFP

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