Les autorités rivales en Libye ont annoncé séparément vendredi l’organisation d’élections et la cessation des combats dans le pays meurtri par des années de conflits, une “entente” saluée par l’ONU.
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Cette annonce surprise est intervenue après plusieurs visites de responsables étrangers en Libye ces dernières semaines. Elle apparaît comme la première entente politique depuis l’accord de Skhirat au Maroc, conclu en 2015 sous l’égide de l’ONU et en vertu duquel a été créé le Gouvernement d’union nationale (GNA).
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Un pays miné par des conflits et des luttes d’influence
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi après une révolte populaire en 2011, la Libye, un pays pétrolier, est en proie à des conflits et à des luttes d’influence. Aujourd’hui, deux autorités se disputent le pouvoir : le GNA de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l’Est, soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh.
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Dans un communiqué, Fayez al-Sarraj, également président du Conseil présidentiel, a appelé à la tenue d’“élections présidentielle et parlementaire en mars prochain, sur une base constitutionnelle qui bénéficie du consensus de tous les Libyens”. Dans un communiqué distinct, Aguila Saleh a demandé à “toutes les parties” d’observer “un cessez-le-feu immédiat et d’arrêter tous les combats”.
Une “difficile” mise en œuvre de ces annonces ?
Plusieurs tentatives, parrainées par l’ONU et des acteurs internationaux, dont ceux impliqués directement dans le conflit libyen, n’ont pas réussi à faire aboutir à un cessez-le-feu durable ces dernières années.
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Même si la Libye d’après-Kadhafi n’est toujours pas dotée d’une nouvelle Constitution, des “élections parlementaires sont en théorie possibles”, mais en pratique, il serait difficile de réaliser des élections “pluralistes” et dans un climat “serein”, estime Jalel Harchaoui, chercheur à l’institut Clingendael de La Haye. La question est de savoir si les annonces des deux rivaux seront “pleinement réalisables. […] Selon toute vraisemblance, la mise en œuvre sera difficile”, affirme M. Harchaoui.