Le 15 avril 2014, le juge K. S. Radhakrishnan déclarait : “La reconnaissance des [personnes] transgenres comme un troisième genre n’est pas une question sociale ou médicale, mais une question de droits de l’homme”, reconnaissant l’existence d’un troisième genre en Inde. Cette décision ouvrait enfin aux personnes transgenres les droits citoyens, et visait à faire disparaître l’oppression qu’elles subissent. Cette même année, Alessio Maximilian Schroder entamait sa série The Shape of Self, un projet photo de cinq ans.
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De 2014 à 2019, le photographe a immortalisé des personnes transgenres, travesties ainsi que des hijras, une communauté transgenre qui “représente les traditions historiques de la transidentité en Inde”, précise Alessio Maximilian Schroder. Les modèles viennent du Bengale-Occidental (au nord-est de l’Inde) et représentent différents milieux sociaux et générations.
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Des portraits qui soulignent l’individualité
Dans The Shape of Self, le photographe souhaitait mettre en lumière une diversité de profils dans une uniformité de mises en scène. La série comporte des constantes : les personnes sont toutes immortalisées de la même façon, placées au centre du cadre. Leur regard planté dans l’objectif de l’appareil photo vient affirmer que “leur combat pour être acceptées socialement et intégrées dans la société indienne ne fait pas obstacle à leur fierté et liberté de choisir d’être elles-mêmes”.
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Alessio Maximilian Schroder n’imposait ni lieux, ni stylisme, ni maquillage à ses modèles, afin de coller au plus près à leur réalité. Les photographies sont prises dans la rue, devant un lieu de travail, à la salle de sport ou, le plus souvent, chez les modèles, dans leur intimité, “là où leur identité a pu se développer”. “[Ces lieux] fournissent des informations quant à l’histoire de chacune des personnes transgenres, montrant différents contextes sociaux, religieux et économiques mais aussi, parfois, les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles elles vivent.”
La volonté de Schroder était de représenter “les luttes” vécues par la communauté transgenre indienne, sans pour autant la priver de son individualité et la réduire à cette identité. Les portraits montrent des “individus à l’aise et confiants”, se réjouit Alessio Maximilian Schroder, des personnes ayant trouvé “leur propre forme”, et qui l’affirment haut et fort, malgré la discrimination et les difficultés du quotidien.
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Vous pouvez retrouver le travail d’Alessio Maximilian Schroder sur son site.