Il est interdit de laisser son chat sortir en liberté en Europe, affirment deux juristes néerlandais pour lesquels il serait grand temps de faire appliquer la loi. On vous explique.
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Pour commencer, pas la peine de paniquer si votre chat va et vient entre votre jardin et chez vous, vous sollicitant inlassablement pour actionner la porte, la fenêtre ou tout autre obstacle l’empêchant d’accéder à son précieux terrain de jeu.
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À en croire Arie Trouwborst et Hans Somsen, ces avocats et chercheurs de l’université de Tilbourg, ce sont les États membres de l’Union européenne qui sont en tort.
“En vertu des directives européennes sur les oiseaux et les habitats (2009/147 / CE et 92/43 / CEE), les 28 États membres sont obligés de protéger certaines espèces, leurs habitats et de limiter les menaces potentielles”, précise La Voix du Nord qui s’est fait écho de cette affaire ayant fait grand bruit aux Pays-Bas.
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Et si on croit les chercheurs, les chats commettent à leur encontre un véritable génocide. C’est très sérieux. “Les dégâts causés par le chat sont trop importants pour rester une exception à la loi”, auraient-ils déclaré dans une interview à Trouw traduite par La Voix du Nord.
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Mais de quels dégâts parle-t-on véritablement ? “La prédation du chat domestique est un phénomène qu’on prend très au sérieux”, assure la Ligue de protection des oiseaux (LPO) jointe par Konbini news.
À en croire l’association, 75 millions d’oiseaux meurent chaque année sous les griffes d’un chat. Ça peut sembler beaucoup mais en fait, c’est pas tant.
Une mesure disproportionnée ?
“Entre 8 à 10 % des animaux blessés accueillis dans les centres de soin LPO ont été victimes de la prédation domestique”, précise l’association. De là à interdire aux félins de sortir ?
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“Ça semble disproportionné, de faire reposer sur les épaules des seuls chats, la disparition des oiseaux. Les pigeons meurent de bien d’autres choses dans des grandes villes comme Paris”, s’indigne Karine Faucher, porte-parole du Club de défense des animaux, interrogée par Konbini news.
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“C’est dans la nature du chat que d’être en extérieur. C’est un animal nocturne, un prédateur”, précise cette dernière, qui admet que les chats pourraient s’adapter à la vie en intérieur, si l’homme venait à l’y obliger.
“C’est une habitude qu’il va falloir changer. L’interdiction de fumer dans les lieux publics a posé beaucoup de problèmes aussi”, ont risqué les avocats.
Pas sûr que la pilule ne passe en France, où on estime qu’il y a 13 millions de chats. Les Français sont clairement des “cat’s person”, comme disent les Anglo-Saxons. Les chiens à côté ne sont que 7 millions.
Toutefois, selon les deux avocats, un procès contre le gouvernement français, pour qu’il fasse respecter les règles européennes, a de bonnes chances de réussir.