Ce lundi 22 février, deux mois de prison avec sursis ont été requis à l’encontre d’une infirmière, jugée pour avoir jeté des morceaux de bitume contre les forces de l’ordre en juin à Paris, en marge d’une manifestation de soutien à des soignants éprouvés par la crise sanitaire.
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“Les conditions de travail sont difficiles, on peut comprendre ce qu’elle évoque en termes de frustration, de ras-le-bol, ce qui peut mener à commettre des actes dans lesquels on ne se reconnaît plus“, a souligné la procureure, lors de l’audience qui s’est tenue au tribunal de Paris.
“Malheureusement, ce qu’elle subit, elle a fini par le faire subir aux autres, en l’occurrence le policier qui se retrouve à devoir essuyer des jets de pierre, des doigts d’honneur“, a ajouté la magistrate, avant de requérir deux mois de prison avec sursis pour “violences” et “outrage” et la relaxe concernant les faits de rébellion et d’injures.
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L’interpellation musclée le 16 juin 2020 de Farida C., une infirmière de 51 ans travaillant à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif dans le Val-de-Marne, avait suscité la colère de l’opposition de gauche et contraint l’exécutif à monter au créneau pour défendre l’action des forces de l’ordre.
“Mes mains ne blessent pas, elles soignent depuis vingt ans“
Sur les vidéos relayées à l’époque sur les réseaux sociaux et diffusées à l’audience, l’infirmière en blouse blanche est vue en train de jeter des projectiles en direction des forces de l’ordre, quelques minutes avant d’être arrêtée sans ménagement sur fond d’échauffourées à l’arrivée du cortège sur l’esplanade des Invalides.
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“C’était une réaction surdimensionnée qui n’était pas réfléchie“, a témoigné Farida C. à la barre. “On était à trois mois du début de la pandémie de Covid, j’étais exténuée, ce n’est pas contre la police que j’avais jeté le bitume, c’était symbolique“. “Mes mains ne blessent pas, elles soignent depuis vingt ans“, a-t-elle ajouté. Si c’était à refaire, “non je ne le referais pas“.
De nombreux soutiens de Farida C. ont fait le déplacement pour ce procès. Au vu de l’affluence, le tribunal a opté à la dernière minute pour une salle d’audience plus grande, permettant d’accueillir tout le monde dans le respect des règles sanitaires.
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À l’extérieur du palais de justice, quelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées en début de matinée à l’appel de la CGT et de Solidaires pour réclamer la “totale relaxe” de l’infirmière. La décision sera connue le 3 mai.