Le 16 août 1986, l’Agence spatiale européenne (ESA) prenait en photo le glacier Nioghalvfjerdsfjorden (aussi nommé “79N[orth]”, en écho à sa latitude), au nord-est du Groenland, depuis ses appareils satellites. Le voilà en bon état, hormis quelques petites fissures apparentes à la surface de la glace, notamment sur la partie supérieure droite que l’on appelle le Spalte Glacier.
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34 ans plus tard, le 24 juillet 2020, la Nasa réalise la même photo aérienne. Le résultat est alarmant : le Spalte Glacier s’est divisé en plusieurs icebergs et s’est totalement détaché du glacier Nioghalvfjerdsfjorden. Ce sont près de 125 kilomètres carrés de glace (ou l’équivalent de 23 kilomètres de glace) qui se sont détachés et qui se dirigent vers l’océan. Depuis 2012, le Nioghalvfjerdsfjorden bénéficie du titre de plus grand glacier de la banquise arctique. La cause de ce retournement de situation tragique ? La fonte des glaces causée par le réchauffement climatique.
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Suite au bilan actuel de la Nasa, l’ESA a eu recours à son programme Copernicus pour capturer de nouveau le Spalte Glacier et zoomer sur la photo, afin de documenter l’évolution du 29 juin au 24 juillet 2020. Si les deux clichés de la Nasa et de l’ESA ont été pris à 34 ans d’écart, il n’aura finalement fallu qu’un mois pour voir le glacier disparaître. Une accélération qui effraie.
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Les Numériques rapporte que cette fonte ne s’est évidemment pas faite en un mois : “Les deux derniers étés aux températures records ont achevé l’action d’un mouvement de fond qui prend son essor dans les années 1990.” Le glacier Nioghalvfjerdsfjorden n’est pas une exception au Groenland : le glacier Petermann, situé au nord-ouest du pays, a conséquemment fondu entre 2010 et 2012, perdant son titre de plus grand glacier arctique, le léguant ainsi au Nioghalvfjerdsfjorden. Même après la perte du Spalte Glacier, le Nioghalvfjerdsfjorden conserve son titre, avec sa longueur de 70 kilomètres sur vingt kilomètres de largeur.
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