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Les reporters français Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers ont été libérés cet après-midi. “Heureux de vous annoncer que Baptiste des Monstiers et Pierre Caillé ont été libérés et seront bientôt de retour à Paris”, ont tweeté les responsables de Quotidien, l’émission de TMC pour laquelle ils travaillent.
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Les deux hommes avaient été interpellés alors qu’ils filmaient le palais présidentiel vénézuélien mardi soir. Ils avaient été arrêtés avec “leur producteur dans le pays, Rolando Rodriguez”, a précisé le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP), principal syndicat de journalistes au Venezuela. “Depuis, le contact a été perdu avec eux”, avait-il ajouté.
“Deux journalistes de notre équipe ont été arrêtés hier au Venezuela. Ils étaient sur place pour couvrir la crise politique. À l’heure actuelle, il est difficile d’en dire plus au risque d’aggraver leur situation. On pense à eux”, avaient fait savoir les responsables de l’émission sur Twitter :
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Deux journalistes de notre équipe ont été arrêtés hier au Vénézuela. Ils étaient sur place pour couvrir la crise politique. À l'heure actuelle, il est difficile d'en dire plus au risque d'aggraver leur situation. On pense à eux.#Quotidien
— Quotidien (@Qofficiel) 30 janvier 2019
Mais Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers n’étaient pas les seuls à avoir été arrêtés. La presse étrangère subit les conséquences de la crise politique au Venezuela : trois journalistes de l’agence espagnole EFE ont également été arrêtés peu après l’expulsion de deux de leurs confrères chiliens. L’Union européenne et l’Espagne ont exigé leur libération.
La directrice du bureau de l’agence de presse espagnole EFE à Caracas, Nélida Fernández, a annoncé mercredi soir que deux de ses collègues avaient été arrêtés : une vidéaste colombienne, Mauren Barriga, et un journaliste espagnol, Gonzalo Domínguez.
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Un photographe colombien d’EFA, Leonardo Muñoz, a été également arrêté mercredi alors qu’il s’apprêtait à couvrir les manifestations de l’opposition à Caracas.
Selon l’agence de presse, le photographe était entré dans le pays le 24 janvier avec deux collègues, en provenance de Bogota. À l’aéroport de Caracas, “ils ont déclaré qu’ils allaient réaliser un travail journalistique au Venezuela”, a indiqué EFE.
“Le gouvernement de Colombie rejette l’arrestation au Venezuela des deux journalistes colombiens et du photographe espagnol. Nous exigeons sa libération immédiate et le respect de leurs vies”, a commenté sur Twitter le ministre des Affaires étrangères colombien Carlos Holmes Trujillo.
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#LiberenAPeriodistas
— Carlos Holmes Trujillo (@CarlosHolmesTru) 31 janvier 2019
Gobierno de Colombia rechaza detención arbitraria, en Venezuela,de 2 periodistas y fotógrafo de @EFEnoticias: colombianos Maureen Barriga y Leonardo Muñoz, y español Gonzalo Domínguez.Exigimos liberación inmediata y respeto a sus vidas
Le ministère des Affaires étrangères espagnol a exigé dans un communiqué “la libération immédiate” des trois journalistes de EFE et de leur chauffeur vénézuélien. L’Union européenne a également demandé la libération de tous les journalistes détenus sans raison au Venezuela, a indiqué la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, selon qui cette question devait être discutée entre les ministres des Affaires étrangères réunis à Bucarest.
“14 heures de détention injustifiables”
Par ailleurs, deux journalistes chiliens, également arrêtés mardi soir près du palais présidentiel, ont été expulsés mercredi soir, selon le SNTP. Rodrigo Pérez et Gonzalo Barahona travaillent tous les deux pour la chaîne de télévision chilienne TVN.
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Ils avaient été arrêtés par des membres de la sécurité présidentielle avec deux journalistes vénézuéliens. Ces derniers ont été relâchés mercredi matin. Selon Mayker Yriarte, les autorités ont accusé les journalistes d’être entrés dans “une zone de sécurité” interdite d’accès.
“C’est ce que font les dictatures : piétiner la liberté de la presse, bâillonner la liberté avec la violence. Je remercie seulement que nos compatriotes chiliens rentrent sains et saufs”, a déclaré sur Twitter le ministre chilien des Affaires étrangères, Roberto Ampuero, dénonçant “14 heures de détention injustifiables”.
Plus tôt, le président chilien Sebastián Piñera avait exigé la “libération immédiate” de ses deux compatriotes.
Exigimos inmediata liberación de periodistas de @TVN detenidos en #Venezuela. Nuestra Cancillería está realizando todas las gestiones necesarias. La libertad de prensa es otra de las víctimas en Venezuela. La solución pacífica son elecciones libres y democráticas, ahora.
— Sebastian Piñera (@sebastianpinera) 30 janvier 2019
La presse étrangère dans le collimateur des autorités
De nombreux reporters étrangers ont été arrêtés ou expulsés ces dernières années au Venezuela, faute de visa de journaliste.
Sans mentionner explicitement les arrestations de ces jours-ci, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza a dénoncé sur Twitter le fait que des journalistes étrangers soient entrés dans le pays “sans réaliser auparavant la demande de permis de travail auprès de nos consulats”.
1/2 Algunos periodistas extranjeros han ingresado al país de forma irregular sin cumplir previamente con la respectiva solicitud del permiso de trabajo en nuestros Consulados. Varios han tratado de acceder al Palacio Presidencial sin acreditación.
— Jorge Arreaza M (@jaarreaza) 30 janvier 2019
Il a appelé les médias et agences internationales à “réaliser les démarches indispensables” pour “éviter des inconvénients”.
Mardi, Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé “les violences des forces de l’ordre à l’encontre des journalistes” vénézuéliens et internationaux couvrant les mouvements de protestation qui secouent le pays depuis le 21 janvier. Ces manifestations ont fait au moins 40 morts et 850 personnes ont été arrêtées, selon l’ONU.
RSF a demandé au gouvernement le “respect de la liberté d’information” et dénoncé les confiscations de matériel tels que caméras et téléphones portables, ainsi que la censure sur les radios et télévisons locales.
Les arrestations des journalistes internationaux sont intervenues peu avant une nouvelle manifestation à l’appel de l’opposition, qui exige la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation d’élections générales libres.
“Ils ne pourront pas empêcher que le monde sache ce qui se passe au Venezuela”, a réagi sur Twitter l’opposant Juan Guaido, le président autoproclamé qui a pris la tête de la mobilisation, en référence au gouvernement du président socialiste Nicolás Maduro.
Konbini news avec AFP
Article publié le 31 janvier à 13h46 et modifié à 16h52.