Si ces images vous laissent en bouche un goût amer de déjà-vu, c’est normal. En décembre dernier, L214 dévoilait déjà une enquête sur cet élevage porcin de l’Allier, où s’approvisionne notamment Herta dans le cadre de sa “filière préférence”. Porcelets morts écrasés par leur mère, cochons qui se mangent entre eux… Konbini news avait contribué à la diffusion de ces images chocs.
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Deux mois et demi après ce scandale, “la situation est toujours la même”, révèle l’association de protection des animaux, avec de nouvelles images à l’appui. Elles ont été tournées il y a quelques semaines, au début du mois de janvier. Le constat est sans appel. “Les violations de la réglementation sont nombreuses et identiques”, déplore Sébastien Arsac, porte-parole de L214 dans une nouvelle vidéo mise en ligne jeudi 11 février.
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L’association liste huit infractions à la réglementation en vigueur. On peut citer la coupe quasi systématique des queues des cochons, un sol inadapté sur lequel les petits se coincent les pattes et meurent, une absence d’accès à l’eau dans certains enclos et des conditions d’hygiène qui favorisent les maladies. Certains cochons sont en permanence dans leurs excréments.
Qui a menti ?
Pourtant, à la suite de la première enquête de L214, une inspection vétérinaire avait été menée les 2 et 3 décembre derniers dans cet élevage porcin. Elle avait conclu, une quinzaine de jours plus tard, à “la bonne tenue de l’élevage et à l’absence de non-conformité majeure”.
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L’entreprise Herta avait tout de même choisi de suspendre “par précaution” son approvisionnement dans cet élevage, avant de le reprendre quelques semaines plus tard. Alors, “qui a menti ?”, s’interroge L214 dans cette nouvelle campagne, “L214 ou les services vétérinaires ?”
L’association a notamment du mal à croire que les inspecteurs n’aient croisé aucun animal mort lors de leur visite. “Contrairement aux éléments filmés, il n’a pas été observé d’animaux en souffrance ni de cadavres”, peut-on lire dans le rapport. Or, “le taux de mortalité moyen en élevage de cochons est de 20 %. Cet élevage produit environ 15 000 cochons par an (pour 600 truies reproductrices). Cela représente 3 000 morts par an, soit environ 8 par jour”, rappelle L214 dans son communiqué.
Si ce chiffre ne suffit pas, les images tournées en décembre, puis en janvier, suffisent à convaincre. Contactée par Konbini news, la préfecture de l’Allier maintient que l’inspection de début décembre “n’a pas mis en évidence de non-conformité majeure”. Toutefois, elle reconnaît aujourd’hui des “non-conformités mineures ou moyennes”.
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La “filière préférence” de Herta
Alertés par la publication de cette enquête, des inspecteurs sont revenus mercredi 10 février au matin, pour s’assurer que des mesures avaient été prises. Au terme de cette nouvelle inspection, ils n’ont constaté “aucune non-conformité ni maltraitance”. Et d’assurer que l’exploitant “a en effet engagé les mesures correctives attendues, qui sont en cours de déploiement (équipements d’abreuvement en cours d’installation, matériaux manipulables en partie installés, densité réduite, remplacement des caillebotis…)”.
On l’espère.
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“Théoriquement, ils auraient eu le temps de régulariser en deux mois”, déplore Brigitte Gothière porte-parole de L214, jointe par Konbini news.
De son côté, Herta n’a pas donné suite à notre demande d’interview à l’heure où nous écrivons ces lignes. C’est pourtant bien cette filiale de Nestlé que L214 a dans le viseur. Dans une pétition qui a déjà réuni plus de 60 000 signatures, l’association dénonce les mensonges de sa “filière préférence”, “qui ne fonctionne pas de façon plus ‘moderne et responsable’ que la plupart des élevages intensifs standards”.