Le ministre des Solidarités, Damien Abad, déjà mis en cause pour violences sexuelles, est visé par de nouvelles accusations de la part d’une femme qui dit avoir subi une tentative de viol en 2010, selon son récit publié mardi par Mediapart.
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M. Abad, qui brigue un nouveau mandat de député dimanche dans l’Ain, a dénoncé auprès de l’AFP le “calendrier soigneusement choisi de ces publications” et la “partialité” de l’enquête de Mediapart, qui a selon lui une motivation “politique”. “Quant aux allégations rapportées, elles me révoltent et je les réfute catégoriquement”, a ajouté M. Abad dans un message transmis à l’AFP.
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“Laëtitia” (prénom d’emprunt), une “élue centriste”, accuse M. Abad d’avoir tenté de la violer lors d’une fête organisée chez lui, à Paris, au premier semestre 2010. Sans évoquer explicitement une plainte, son avocate, Me Raphaële Bialkiewicz, a indiqué à Mediapart qu’elle procédait “à la récolte et aux recoupements d’éléments, en vue d’y apporter toutes les suites utiles”.
“Aujourd’hui, je ne peux plus me taire”, a dit Laëtitia à Mediapart. “Si je parle, c’est pour que ça s’arrête, qu’il ne puisse pas recommencer”, a-t-elle ajouté. Lors des faits qu’elle relate, elle était présidente du mouvement de jeunesse du Nouveau Centre, dont M. Abad, député européen, était le président national.
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Le soir des faits, raconte-t-elle, Damien Abad lui a “offert un verre” au fond duquel elle a vu “quelque chose” : méfiante, elle est allée recracher sa gorgée aux toilettes. Toujours selon son récit, M. Abad l’attendait derrière la porte et tout est allé “très vite”. L’eurodéputé l’aurait “poussée dans une pièce en face” puis aurait tenté de la contraindre à une fellation.
“J’avais peur, j’étais sidérée. Je me suis débattue, je l’ai frappé dans le ventre”, raconte-t-elle. “Laëtitia” dit avoir finalement pu “se défaire” de son agresseur présumé et sortir de la pièce grâce à l’irruption d’un convive. Les faits rapportés par cette femme sont “étayés par les témoignages de huit personnes, à qui elle s’est confiée ou qui ont pu être témoins de certains éléments de son récit”, et que Mediapart affirme avoir contactées.
Le gouvernement interpellé
Ces accusations surviennent après celles publiées par le média en ligne le 20 mai, au lendemain de la nomination de M. Abad comme ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées : deux femmes, citées par Mediapart, accusaient le nouveau ministre de les avoir violées en 2010 et 2011.
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Selon le parquet de Paris, l’une d’elles – qui a confirmé son récit à l’AFP – a déposé plainte à deux reprises, mais ces deux plaintes ont été classées sans suite en 2012, puis en 2017, d’abord pour “carence de la plaignante”, puis “faute d’infraction suffisamment caractérisée”.
Quant à l’autre accusatrice, le parquet a fait savoir le 25 mai qu’il n’ouvrait pas d’enquête préliminaire “en l’état” sur les faits qu’elle dénonce, faute d’élément permettant de l’identifier. Son témoignage a en effet été transmis à la justice sous une forme anonymisée, par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.
“Damien Abad est-il digne d’exercer ses fonctions et d’œuvres pour l’intérêt général ?” s’est interrogée mardi cette association, après les nouvelles révélations de Mediapart, ajoutant qu’“une absence de réaction ne pourrait, en l’état, être interprétée que comme une validation par le gouvernement de ce type de comportements violents envers les femmes”.
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Konbini news avec AFP