Dans un entretien au quotidien Le Figaro, la maire de Paris Anne Hidalgo se dit “très en colère” et dénonce la “politique à court terme” de l’État pour lutter contre l’usage de crack dans la capitale, où les toxicomanes sont désormais regroupés dans un parc pour tenter de limiter les nuisances. Elle juge qu’il “n’est pas acceptable que l’État laisse pourrir la situation” et réclame “un plan antidrogue digne de ce nom”.
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“Je ne peux pas me satisfaire de cette politique à court terme qui consiste à transférer le problème d’un quartier à un autre”, explique Mme Hidalgo. Elle refuse de “porter le chapeau” de cette situation et met en cause “le préfet de police”, qui présente selon elle cette stratégie comme “la seule solution”. L’élue socialiste estime que “la bataille contre le trafic des stupéfiants est le rôle de l’État” et considère que “c’est à l’État aussi de prendre en charge les toxicomanes”.
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Une “opération contraignante”
Face à l’ampleur du trafic qui gangrène le nord-est de la capitale, les progrès réalisés dans le cadre du “plan crack”, qui a principalement permis d’héberger 400 personnes depuis 2019, “sont dérisoires”, brocarde la maire. Mme Hidalgo regrette de n’avoir “aucune réponse à [ses] alertes de la part de la préfecture de région et de l’Agence régionale de santé”, des institutions partenaires de la ville dans le cadre de ce plan.
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Il y a une semaine, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé au député LREM Mounir Mahjoubi vouloir déplacer les toxicomanes de Stalingrad par une “opération contraignante”. Dans sa lettre adressée au député, il fustigeait la municipalité de Paris et ses associations : “Il convient de relever que les distributions alimentaires, qu’elles soient explicitement autorisées par la ville de Paris ou tolérées, contribuent à la création de point de fixation de Stalingrad le soir et la nuit et du jardin d’Éole en journée.”
Le nord-est de Paris, capitale du crack
Après des tirs de mortiers d’artifice début mai contre les fumeurs de crack, omniprésents dans le quartier de Stalingrad, ceux-ci sont incités par la police depuis lundi à se regrouper au jardin d’Éole, un parc public clos à 600 mètres de là, désormais ouvert jusqu’à 1 heure du matin pour eux. Mercredi, plus d’une centaine de riverains du jardin d’Éole ont protesté contre la décision des pouvoirs publics de concentrer dans ce parc, de jour comme de nuit, les usagers de crack du quartier.
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Cela fait désormais plusieurs semaines que les riverains manifestent leur mécontentement en tambourinant sur des casseroles depuis leurs fenêtres. Les habitants de Stalingrad redoutent que le quartier se transforme en nouvelle “colline du crack”, après son démantèlement fin 2019.
En novembre dernier, nous nous sommes rendus à “Stalincrack”, dans ce supermarché à ciel ouvert en plein cœur de Paris où, à la nuit tombée, des gens viennent de toute la France et même au-delà pour se défoncer.
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