“Soulagement” pour les syndicats enseignants, déception pour nombre de lycéens : les épreuves de spécialité du bac sont reportées de deux mois, à la mi-mai, un changement de calendrier qui empêchera ces notes d’être prises en compte dans la plateforme d’admission post-bac Parcoursup.
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C’est la fin d’un suspense qui aura duré deux semaines. Les épreuves de spécialité du bac, prévues du 14 au 16 mars, “sont reportées aux 11, 12 et 13 mai” en raison de l’épidémie de Covid-19, a annoncé vendredi 28 janvier le ministère de l’Éducation nationale, à l’issue d’une réunion avec les représentants syndicaux.
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Ce report se fera avec des aménagements, a précisé le ministère. Tout d’abord, “le programme des épreuves sera le même que celui fixé pour le mois de mars”, et “les deux jours précédant les épreuves seront consacrées, dans les établissements, aux révisions des examens”. En outre, “tous les sujets seront aménagés de façon que chacun, selon sa spécialité, puisse disposer d’un choix de questions ou d’exercices”.
Ces épreuves écrites, qui concernent les deux “spécialités” choisies par les lycéens en terminale, sont nées de la réforme du baccalauréat décidée par Jean-Michel Blanquer. Elles comptent pour 32 % de la note finale de cet examen. Elles n’ont encore jamais été organisées, en raison de la crise sanitaire. En 2021 (première année du nouveau bac), ces épreuves avaient été annulées et remplacées par le contrôle continu.
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Le ministre avait accepté des discussions sur leur éventuel report à l’issue de la journée de forte mobilisation des enseignants du 13 janvier. Il a consulté syndicats et représentants de parents et d’élèves ces deux dernières semaines avant d’annoncer sa décision.
Certains souhaitaient le maintien en mars avec des aménagements comme les lycéens, majoritairement, ou plusieurs fédérations de parents d’élèves, dont la Peep. D’autres penchaient pour un report en mai, comme les syndicats SE-Unsa ou Sgen-CFDT, ou alors en juin comme le Snes, premier chez les enseignants des collèges et lycées.
Déception des lycéens
“Nous avons beaucoup écouté, beaucoup concerté”, a indiqué Jean-Michel Blanquer, qui a souligné que “du fait de la crise sanitaire et des difficultés du quotidien qui peuvent exister […], certains élèves pouvaient être mal préparés pour ce mois de mars”. L’annonce de ce report a été bien reçue par les syndicats.
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“Il y a une forme de soulagement après les annonces du ministère, parce que ce report va nous permettre de gagner du temps pour préparer sereinement les épreuves avec nos élèves”, s’est réjouie auprès de l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes.
“C’est une satisfaction d’avoir été entendus”, a renchéri Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. Catherine Nave-Bekhti, du Sgen-CFDT, est satisfaite “que le ministère prenne enfin vraiment en compte l’impact de l’épidémie sur la scolarité des lycéens”.
Du côté des lycéens en revanche, la déception est largement au rendez-vous, alors que ce changement de calendrier empêchera notamment ces notes d’être prises en compte dans la plateforme d’admission post-bac Parcoursup.
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“En lieu et place des notes obtenues par les candidats aux épreuves écrites de spécialité, seront remontées dans la procédure d’orientation […] les moyennes obtenues par les candidats dans ces enseignements sur les trois trimestres de la classe de première et les deux premiers trimestres de la classe terminale”, a indiqué le ministère.
“On trouve ça regrettable que les épreuves de spécialité ne comptent pas dans Parcoursup, a réagi auprès de l’AFP Ruben Carius, président de l’organisation Les Lycéens !. C’était la principale demande, et qui du coup induisait un maintien en mars avec des aménagements.”
Pour la Peep, cette décision est “navrante”. “On s’inquiète pour Parcoursup, sur les conséquences de la non-prise en compte des épreuves de spécialité, sur l’orientation, parce que le contrôle continu ce n’est pas la même chose”, a réagi auprès de l’AFP son vice-président, Laurent Zameczkowski.
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Konbini news avec AFP