En octobre 2018, Banksy réalisait un coup magistral en déchiquetant, à distance, sa Petite Fille au ballon rouge. L’œuvre s’était autodétruite après avoir été adjugée près de 1,18 million d’euros lors d’une vente aux enchères organisée par la prestigieuse maison Sotheby’s.
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Ce geste de provocation n’avait pas du tout baissé la cote de Banksy (qui refuse que des gens paient pour voir ou posséder ses travaux), bien au contraire. Le public présent, moitié amusé, moitié médusé, s’était empressé d’immortaliser la scène, smartphones brandis. Ainsi, ce qui aurait pu passer pour un pied de nez au marché de l’art est finalement devenu un coup de publicité magistral. Pour preuve, on en parle encore trois ans plus tard et l’événement a augmenté la valeur de l’œuvre, pourtant réduite en lambeaux.
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Alors que Banksy tente de plus en plus de revendiquer le militantisme de son art (lui qui met depuis longtemps en lumière le sort de la population palestinienne et qui a récemment affrété un navire pour venir en aide aux migrant·e·s en mer Méditerranée), la fascination qu’il exerce sur les gros portefeuilles de l’art contemporain n’en finit pas d’augmenter.
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Un nouveau record pour le street-artiste anonyme
La Petite Fille au ballon est devenue une pièce phare de l’œuvre de l’artiste et, récemment, un tirage violet du dessin (il existe 88 tirages, de couleurs différentes) a battu un nouveau record sous le nom très cynique de I can’t believe you morons actually buy this sh*t (“Je ne peux pas croire que vous, sacrés abrutis, achetiez cette m*rde”). Lors d’une vente en ligne organisée par Christie’s, l’œuvre a été vendue pour un million de dollars (plus de 850 000 euros). Il s’agit là d’un record du monde pour un tirage de Banksy et pour un tirage adjugé sur une vente en ligne, note Design Taxi.
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Le mois prochain, la filiale londonienne de Sotheby’s mettra en vente sa version moderne des Nymphéas de Claude Monet, intitulée Show Me the Monet (un jeu de mots sur l’argent, “money“, et le nom du peintre). Il se dit que l’œuvre pourrait atteindre la coquette somme de 6,4 millions dollars (près de 5,5 millions d’euros). Comme le ballon de la petite fille, la cote de l’artiste n’en finit pas de s’envoler, bien à son désespoir semble-t-il, puisque la dernière fois qu’il a publié une image de cette œuvre, c’était pour son navire humanitaire, et non pour grossir la collection d’un gras porte-monnaie.