Emmanuel Macron a pris la parole ce jeudi à 20 heures depuis l’Élysée pour s’exprimer au sujet de la stratégie du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire qui touche le pays. “Si ce soir, je m’adresse à vous […], c’est pour vous dire que nous allons tenir encore”, a-t-il notamment déclaré en préambule de cette allocution présidentielle, ajoutant : “Si nous savons durant les prochaines semaines nous organiser, alors nous verrons le bout du tunnel.”
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Après avoir rappelé les différentes étapes des mesures gouvernementales prises ces derniers mois, le président de la République a déclaré : “Le virus circule encore aujourd’hui fortement.” Il a ensuite défendu les choix controversés effectués par l’exécutif ces derniers mois.
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“Nous faisons face à une nouvelle donne”, a-t-il alors dit, évoquant une “course de vitesse”. “Aucune région métropolitaine n’est désormais épargnée”, a-t-il ajouté, évoquant un “virus plus contagieux mais aussi plus meurtrier”. “Les chiffres sont clairs”, a-t-il déclaré, défendant des “effets” dus aux mesures prises, mais des effets “trop limités au moment où l’épidémie accélère”.
Emmanuel Macron a alors annoncé “fixer un nouveau cap” : il a demandé aux Français “un effort supplémentaire”, à faire “collectivement”. Effort supplémentaire qu’il a étonnamment demandé en premier lieu “aux soignants”, précisant qu’il fallait augmenter le nombre de personnes accueillies en réanimation. Avant d’annoncer la venue de renforts supplémentaires à leurs côtés “dans les prochains jours”.
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Couvre-feu et confinement étendus à toute la France métropolitaine
Le second effort auquel il a exhorté concerne l’ensemble du pays : il a en effet annoncé que les règles en vigueur dans les 19 départements en vigilance renforcée seraient étendues “à tout le territoire métropolitain” dès samedi et ce pour quatre semaines. Cela ne concerne pas les territoires d’outre-mer car, dans ces territoires, “le virus circule moins” et ces derniers “ont fait de très gros efforts pour certains il y a plusieurs semaines”, a-t-il justifié. Mais “plus aucune région métropolitaine n’est aujourd’hui épargnée”, a-t-il assuré.
“Chacun doit veiller non pas à s’enfermer mais à limiter les contacts, les rencontres”, a-t-il poursuivi. Concrètement, cela signifie que le couvre-feu à 19 heures est maintenu partout sur le territoire métropolitain, le télétravail y sera systématisé et les commerces seront fermés. En outre, il sera interdit d’effectuer des déplacements interrégionaux à compter du 5 avril sauf pour motif impérieux, tout comme d’effectuer des déplacements en journée au-delà de 10 kilomètres du domicile (sauf motif impérieux).
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L’option de l’attestation n’a pas été retenue, a-t-il précisé, mais “les contrôles et sanctions seront renforcés sur la voie publique pour limiter les rassemblements et encadrer la consommation d’alcool”. L’attestation ne sera obligatoire en journée que pour les déplacements au-delà des 10 kilomètres.
Emmanuel Macron a alors évoqué les fêtes religieuses qui ont lieu en ce moment et demandé d’éviter les “rassemblements et fêtes privés” : “C’est lors de ces occasions que nous nous contaminons.”
Un nouveau calendrier scolaire
Le troisième effort demandé concerne les écoles : “Nous devons tous être conscients de nos devoirs vis-à-vis de notre jeunesse”, a-t-il argué, avant de se féliciter d’avoir rouvert les écoles en mai dernier et de les avoir maintenues ouvertes, choix qu’il a alors défendu.
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“Oui, le virus circule dans les établissements scolaires, mais pas plus qu’ailleurs”, a-t-il alors affirmé, avant d’annoncer : “Nous allons fermer durant trois semaines les crèches, les écoles, les collèges et les lycées.” “Le calendrier scolaire sera adapté pour ne pas laisser nos enfants seuls sans apprendre”, a-t-il ajouté.
Et le chef de l’État de donner un calendrier, toutes zones confondues : à compter du 5 avril, les cours se feront à domicile pour les écoles, crèches, collèges et lycées, sauf pour les enfants de soignants et les enfants en situation de handicap. Dès le 12 avril, la France entière sera en vacances de printemps. La rentrée se fera le 26 avril physiquement pour les maternelles et les primaires, mais à distance pour les autres.
Enfin, à partir du 3 mai, chacun devrait pouvoir retourner en classe mais “avec des jauges adaptées”, a-t-il conclu. Et Emmanuel Macron d’arguer qu’il s’agit de la “solution la plus adaptée”. Il a ensuite fait savoir que les étudiants qui le souhaitaient pourraient aller à l’université pour une journée de cours par semaine durant cette période.
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“L’accompagnement économique et social sera au rendez-vous”, a-t-il aussi promis, évoquant le chômage partiel pour les parents qui seront forcés par les annonces de fermeture des écoles d’y avoir recours, ainsi que pour les indépendants, commerçants, entrepreneurs et entreprises qui y ont déjà recours, pour qui cela sera “prolongé”.
“Rouvrir progressivement le pays”
Après avoir affirmé avoir “tout fait pour prendre ces décisions le plus tard possible”, il a assuré : “Grâce à la vaccination, la sortie de crise se dessine”, avant d’avancer : “Le vaccin est efficace, il l’est au bout de 15 jours après injection de la deuxième dose.” L’objectif est d’accélérer la vaccination “encore et encore”, avec une stratégie “claire” selon lui : d’abord, “continuer à avoir de plus en plus de doses”, a-t-il dit, affirmant que l’Europe allait devenir “le premier continent au monde en termes de production de vaccins”, puis “vacciner le plus vite possible tous ceux qui en ont le plus besoin”.
L’objectif que se fixe l’exécutif est qu’au 31 mars, c’est-à-dire ce jour, la vaccination soit ouverte aux plus de 70 ans, aux plus de 60 ans au 16 avril, et aux plus de 50 ans le 15 mai. Quant aux personnes de moins de 50 ans, elles devraient pouvoir l’être “à partir de la mi-juin”.
À partir de la mi-mai, nous pourrons “rouvrir progressivement le pays”, a-t-il alors dit, évoquant à partir de la mi-mai jusqu’au début de l’été, des “réouvertures progressives” accompagnées de “règles strictes” pour, entre autres, le sport, la culture, les loisirs, l’évènementiel, les cafés et les restaurants. Et de conclure cette allocution en demandant à nouveau aux Français de se “mobiliser”. “Nous tiendrons unis et déterminés”, a-t-il enfin déclaré.