“Faut-il supprimer le changement d’heure ?” : les Français avaient jusqu’au 3 mars pour se prononcer sur le sujet via un questionnaire de l’Assemblée nationale. Et le résultat est sans appel : 59 % des votants ont plébiscité l’heure d’été à l’année. Avec plus de 2 millions de participants au vote, le taux de participation à cette consultation est record.
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S’il ne devrait pas avoir de valeur contraignante, ce vote provient d’une volonté à l’échelle européenne. En effet, l’ensemble des pays de l’Union pourrait bien abandonner le changement d’heure. Fin août 2018,le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait annoncé sur la chaîne de télévision allemande ZDF que les pays de l’Union européenne allaient se défaire du changement d’heure et rester éternellement à l’heure d’été.
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La mise en place de la suppression du changement d’heure devrait avoir lieu en 2021. Au départ, ce système était censé permettre de faire des économies d’énergie en abaissant les dépenses d’éclairage en hiver. Après le choc pétrolier de 1973, un spot publicitaire mythique est diffusé par la présidence de Georges Pompidou pour annoncer sa mise en place officielle en France.
“Une chose essentielle nous manque : le pétrole. […] On n’a pas de pétrole, mais on a des idées”, explique un homme face caméra, promettant que le pays va désormais “mieux utiliser l’énergie”. Toutefois, l’efficacité du changement d’heure et son effet réel sur l’énergie sont régulièrement remis en cause depuis une dizaine d’années.
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La France vit toujours à l’heure allemande
Depuis 78 ans, les Français vivent sur le fuseau horaire allemand, adopté pendant l’Occupation. Comme le rapporte Slate, en 1940, la partie occupée de l’Hexagone avait en effet avancé ses pendules d’une heure. Le but ? Faciliter la vie des soldats allemands, qui n’avaient plus alors besoin de changer l’heure de leur montre en arrivant sur notre territoire.
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Dans La France à l’heure allemande, l’historienne Yvonne Poulle expliquait comment de la même manière, les horaires de radiodiffusion de certaines émissions avaient alors aussi été modifiés. Mais surtout, comment, afin d’éviter d’avoir un décalage horaire au sein du même pays, notamment pour les déplacements en train, la France libre avait été dans l’obligation de s’aligner sur l’heure de Paris, à l’initiative de la SNCF :
“Voici en effet la France coupée en deux par la ligne de démarcation dans le domaine de l’heure, comme dans bien d’autres. Paris est en avance d’une heure sur Vichy : c’est une complication de plus au passage de la ligne de démarcation aux démarches déjà bien incertaines, et une perturbation supplémentaire pour les horaires de chemin de fer.”
L’absurde de la situation étant que les trains en provenance de la zone occupée attendaient une heure à la frontière avec la zone libre, “tout cela bien entendu bouleversant les correspondances”, expliquait l’historienne.
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Article publié le 31 août 2018 et mis à jour le 6 mars 2019.