“Nous sommes en train de couler mais le reste du monde aussi” : c’est debout dans l’océan, de l’eau jusqu’aux cuisses, que le ministre des Affaires étrangères de l’archipel des Tuvalu a filmé son discours à la conférence internationale COP26 sur le climat de Glasgow.
Publicité
Publicité
“Le changement climatique et la montée du niveau de la mer sont mortels, ils sont une menace existentielle pour Tuvalu et les États composés d’atolls”, a déclaré Simon Kofe, en costume cravate devant un pupitre sur un fond de toile bleue orné des drapeaux de son pays et des Nations unies.
“Que nous en ressentions l’impact maintenant, comme c’est notre cas aux Tuvalu, ou dans 100 ans : nous finirons tous par vivre un jour les effroyables effets de cette crise climatique”, a-t-il averti.
Publicité
Quelque 200 délégations se penchent pendant deux semaines depuis début novembre à Glasgow, en Écosse (Royaume-Uni), sur la manière de limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de +2°C, et si possible à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, comme le prévoit l’accord de Paris de 2015.
Une mise en scène nécessaire
Chaque dixième de degré supplémentaire de réchauffement compte et entraîne son lot de conséquences : canicules, incendies ou inondations.
Publicité
Au nom des huit îles et 12 000 habitants des Tuvalu, Simon Kofe appelle à la neutralité carbone au milieu du siècle, à rendre “réalisable” la limite du réchauffement à +1,5°C, à “la mobilisation en urgence des financements climatiques nécessaires pour faire face aux dommages” déjà subis par nombre de pays, ainsi qu’à “une plus grande responsabilité des peuples et pays dans la préservation de la Terre”.
“Mais nous n’allons pas attendre que le monde se mette d’accord pour agir. Nous regardons l’avenir en face et nous préparons au pire : à la disparition de notre territoire et à la nécessité pour notre peuple de partir”, a-t-il néanmoins ajouté.
“Nous recherchons des voies légales audacieuses pour nous assurer que les frontières maritimes existantes des Tuvalu resteront intactes et que nous serons reconnus et souverains même si notre territoire a disparu sous l’effet du changement climatique”.
Publicité
La caméra, qui ne filmait que son buste sans révéler le cadre dans lequel il parlait, s’éloigne, le montrant sur fond de musique, debout dans les eaux limpides de l’océan Pacifique près des côtes des Tuvalu jusqu’à ne devenir qu’un petit point dans l’eau.