Les images d’un ours squelettique errant seul sur un sol jadis enneigé de l’Arctique ont été vues des millions de fois. Deux ans plus tard c’est une famille entière, rachitique, qui a été repérée par Rolf Hicker, un photographe canadien qui séjournait dans la Baie Knight, un fjord de la Colombie-Britannique.
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Ces images ont été prises fin septembre. “Je n’ai pas vu un seul saumon dans la rivière jusqu’ici“, a écrit le photographe dans un long post publié le 24 septembre.
Si les ours sont affamés, c’est que le saumon se fait rare. La situation serait même critique. Selon CNN, les pêcheurs du coin parlent “de la pire saison depuis près de 50 ans”.
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Les saumons sont sensibles aux effets du réchauffement climatique, qui perturbe la température de l’eau. Le réchauffement climatique serait deux fois plus rapide au Canada que dans le reste du monde, selon une étude réalisée par le gouvernement cette année, qui cherche à mesurer les effets de ce changement de température dans les océans. En résumé, ce serait dû à la proximité du pays avec l’Arctique.
Aussi la population des saumons ne cesse-t-elle de décroître depuis plusieurs années.
Les ours en danger
Mais il y a aussi la question des fermes de saumons d’élevage qui sèment la zizanie. Elles contaminent les eaux de leurs toxines et de leurs maladies, qui déciment ensuite les saumons sauvages. Consciente du problème, la Colombie-Britannique a mis en place un plan pour tenter de sortir de la salmoniculture.
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L’idée c’est de permettre aux saumons sauvages de reconstituer leurs effectifs d’ici à 2023.
En attendant, les scientifiques sont très inquiets. Il y a peu de chances que la famille d’ours photographiée par Rolf Hicker puisse passer l’hiver. Si les ours se nourrissent aussi de baies et de plantes, le saumon est ce qui leur permet de tenir pendant le jeûne de l’hibernation qui peut durer 5 à 7 mois.
Plus de 50 % de la population totale d’ours bruns vivant au Canada habitent cette région de la Colombie-Britannique. Cette pénurie de saumons a des conséquences terribles sur leur nombre. Si une femelle hiberne sans avoir accumulé suffisamment de réserves, elle ne donnera pas naissance au même nombre de petits.
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Selon CNN, une association de pêcheurs autochtones a fait don de 500 saumons, qui ont été distribués sur les côtes où les plantigrades ont l’habitude de se retrouver.
Salutaire, l’initiative est toutefois loin d’être suffisante.