La préfecture du Pas-de-Calais a annoncé interdire aux associations non mandatées par l’État de distribuer des repas aux migrants à Calais, à partir du vendredi 11 septembre et jusqu’à la fin du mois.
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“Il est interdit toute distribution gratuite de boissons et denrées alimentaires [dans une vingtaine de rues, quais, places du centre-ville] pour mettre fin aux troubles à l’ordre public et limiter les risques sanitaires liés à des rassemblements non déclarés“, peut-on lire dans un arrêté publié jeudi soir et que l’AFP s’est procuré.
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Dans la mesure où l’État a mandaté une association, La Vie Active, pour fournir “4 distributions quotidiennes de repas“, que l’État met à disposition des migrants 38 robinets d’eau 5 jours sur 7, dont “22 accessibles 7 jours 7” et que de l’eau est distribuée pendant les repas, la préfecture considère que “l’ensemble des prestations assurées permet d’apporter aux personnes migrantes des prestations humanitaires suffisantes au regard des besoins de cette population, notamment alimentaires”.
La préfecture estime notamment que les repas que distribuent des associations non mandatées par l’État sont “caractérisées par le non-respect des mesures de distanciation sociale dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, qu’elles créent des nuisances et que des déchets sont laissés sur place”.
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Après une visite de Gérald Darmanin
Ce nouvel arrêté est publié alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a reçu jeudi 10 septembre la maire de Calais, Natacha Bouchart (LR).
“Le ministre de l’Intérieur m’a indiqué qu’une attention toute particulière serait dès à présent portée au centre-ville afin d’empêcher la création de points de fixation […] et d’interdire les distributions de repas organisées de façon totalement anarchique”, a-t-elle assuré dans un communiqué.
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La mairie avait pris un arrêté allant en ce sens, en octobre 2019. Mais en décembre de la même année, le tribunal administratif de Lille a jugé la mairie “incompétente” pour prendre des arrêtés visant à interdire dans certains lieux les distributions de repas aux migrants, comme elle le fit également en mars 2017.
“La police étant étatisée dans la commune de Calais, il n’appartenait qu’au préfet de prendre de telles décisions“, concluait le tribunal.
Fin juillet, Médecins du monde, Amnesty International, Médecins sans frontières, le Secours catholique et la Cimade se sont indignés que dans cette ville et ses alentours des centaines de migrants “n'[aient] aujourd’hui plus d’accès à l’eau potable, aux douches, à l’alimentation”.
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Selon Natacha Bouchart, Beauvau a également assuré que 30 officiers de police judiciaire arriveraient à Calais d’ici la fin du mois.