Le Royaume-Uni pourrait bien être contraint de convoquer des élections pour désigner des députés européens. Trois ans après avoir voté pour sortir de l’Union européenne (UE), appelons ça l’ironie du sort.
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Dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 avril, les 27 se sont mis d’accord pour fixer une nouvelle date à la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Ce serait donc le 31 octobre prochain au plus tard, soit sept mois après la date initialement prévue – le 29 mars dernier. Passé le constat de l’échec flagrant, ce report a une autre conséquence de taille. D’ici là, les élections européennes vont se tenir, du 23 au 26 mai prochains.
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Cependant, comme le rappelle Le Parisien, le droit européen précise que chaque État membre doit être représenté au Parlement et participer activement aux prises de décisions.
Quels sont les scénarios possibles ?
À vrai dire, il y en a plein. Le Brexit s’est transformé en un nœud gordien impossible à démêler. Ce cas de figure complètement inédit laisse tout le monde dans l’expectative, et nous réduit à émettre des hypothèses.
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Option 1 : Theresa May arrive à faire voter son accord par le Parlement avant le 22 mai, soit la vieille de la date choisie par le Royaume-Uni pour la tenue du scrutin. Sachant qu’il a déjà été rejeté quatre fois par la Chambre des communes, les chances de réussite de la Première ministre sont minces. C’est toutefois le scénario le plus avantageux pour cette dernière. Si Theresa May y parvient, les Britanniques sortiraient de l’UE le 1er juin prochain.
Option 2 : les autorités britanniques refusent d’organiser ces élections. En effet, le scrutin pourrait coûter plusieurs dizaines de millions d’euros et doit faire l’objet d’un vote au Parlement britannique. “Si le scrutin n’est pas organisé, le Royaume-Uni ‘devra sortir le 1er juin sans accord'”, a prévenu le Premier ministre irlandais, selon Le Parisien.
Option 3 : prolonger les députés britanniques actuellement en poste au Parlement européen, voire envoyer des élus de la Chambre des communes pour assurer l’intérim. Selon Le Parisien, plusieurs experts évoquent ce scénario exceptionnel qui permettrait au Royaume-Uni d’être effectivement représenté.
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Option 4 : les Britanniques décident de laisser leurs sièges inoccupés. Selon des informations du Monde, “chaque État membre garderait alors son nombre de députés actuels et le Royaume-Uni aurait des sièges inoccupés”.
Option 5 : Londres est obligée d’organiser de nouvelles élections, et de renvoyer des députés au Parlement européen.
Quelles conséquences sur le Parlement européen ?
Dans cette éventualité, les formations politiques britanniques doivent s’organiser : elles ont jusqu’au 25 avril pour déposer leurs listes. Pour les anti-Brexit, c’est l’occasion de prendre des sièges et de constituer une nouvelle forme de nuisance depuis l’intérieur.
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Les partis pro-Europe y voient de leur côté un second référendum déguisé. Selon un sondage daté du 13 avril, le Parti travailliste est en tête des intentions de vote à 24 %, devant les conservateurs crédités à 16 %.
Une chose est sûre : le Brexit n’en a pas fini de parasiter l’élection. En effet, 27 des 73 sièges du Royaume-Uni ont déjà été redistribués entre les différents États membres – la France en récupère le plus grand nombre : 5.
Si le Royaume-Uni participe finalement aux élections, ces pays devront rendre leurs sièges. À l’inverse, si Londres élit des députés européens puis quitte l’UE, il faudra alors réorganiser des élections dans les autres pays de l’UE.
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