Si dans les faits, beaucoup l’utilisent déjà quotidiennement pour déverrouiller leur téléphone, la reconnaissance faciale reste une technologie controversée.
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Lundi 28 octobre, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a jugé illégale la mise en place d’un dispositif expérimental de reconnaissance faciale à l’entrée de deux lycées à Nice et Marseille.
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L’usage de ce dispositif très intrusif pose question. A fortiori sur des mineurs “dont les données personnelles nécessitent une protection spécifique”, écrit la commission dans un avis que Mediapart a pu consulter.
Le ministère de l’Intérieur australien réfléchit toutefois à utiliser cette technologie pour limiter l’accès des plus jeunes à des contenus pornographiques, rapporte le New York Times.
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L’exposition des mineurs à des images pornographiques est un problème qui dépasse les frontières de l’Australie. En France aussi, on n’est pas parvenu à apporter une solution au problème. Le gouvernement devait d’ailleurs rendre un rapport sur la question en septembre dernier.
Selon le secrétaire d’État chargé de la protection de l’enfance, Adrien Taquet, interrogé par Ouest France en juillet, 60 % des mineurs ont déjà eu accès à la pornographie. Et “la première fois, c’est autour de 10-11 ans”, ajoute-t-il.
En théorie, diffuser un contenu pornographique “est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur”, dispose le Code pénal.
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Dans les faits, pour accéder à un site porno, il suffit de cocher une petite case pour certifier qu’on a bien plus de 18 ans. On a connu plus efficace en termes de dispositif de sécurité.
Un système de contrôle imparable ?
Depuis quelques années, l’Australie teste la reconnaissance faciale comme outil de sécurité et de contrôle, notamment dans les aéroports en substitution du passeport.
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C’est d’ailleurs l’argument de l’efficacité qui est mis en avant par les porteurs du projet. La reconnaissance faciale permettrait d’éviter qu’un·e jeune ne contourne les contrôles liés à l’âge, en utilisant la pièce d’identité de ses parents par exemple.
Pour le moment, il ne s’agit que d’une piste de réflexion. En France aussi, le gouvernement commence à s’intéresser à cette technologie. Alicem, le projet d’identification par reconnaissance faciale de l’État français, est attendu dans les mois à venir, rapporte Marianne. Il s’agit d’une application qui permettra de s’authentifier sur certains sites du gouvernement comme celui de la sécurité sociale ou des impôts.
Ailleurs dans le monde en revanche, on commence à l’interdire. En mai dernier, San Francisco devenait ainsi la première ville à bannir la reconnaissance faciale au nom des libertés civiles.
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En mai 2018, nous recevions Tatiana Jama, entrepreneuse et membre du Conseil national du numérique, qui nous alertait sur les dangers inhérents à ce système.