Le pape François a accepté mercredi la démission d’un évêque de l’État de São Paulo (sud-est), a annoncé la Confédération nationale des évêques du Brésil (CNBB), ce religieux ayant été impliqué dans un scandale sexuel, selon la presse.
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“La nonciature apostolique a annoncé que le saint-père a accepté aujourd’hui la démission […] du diocèse de São José do Rio Preto […] Tomé Ferreira da Silva”, a simplement déclaré dans un communiqué la CNBB. L’évêque de 60 ans, qui avait pris ses fonctions en 2012, a présenté sa démission en fin de semaine dernière, après la diffusion sur des groupes WhatsApp et les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle il se masturbe tout en parlant à la personne qui le filme, a précisé le portail d’informations G1.
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La presse brésilienne a expliqué que le Vatican a commencé à enquêter en 2018 sur l’évêque, soupçonné d’avoir couvert des cas d’agressions sexuelles dans son diocèse. Le pape François a désigné l’archevêque de Ribeirão Preto, Moacir Silva, pour administrer le diocèse en attendant la nomination d’un nouvel évêque.
L’Église catholique au Brésil secouée par des cas semblables depuis plus d’une décennie
Déjà au début des années 2010, une autre affaire d’abus sexuels avait secoué l’Église catholique brésilienne. Une vidéo prise en janvier 2009 avait refait surface : elle montrait Monsignor Luiz Marques Barbosa, un prêtre brésilien de 83 ans, au lit avec un ancien enfant de chœur de 19 ans. Largement diffusées sur Internet, ces images avaient poussé des journalistes à questionner Barbosa chez lui.
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Celui-ci a refusé de répondre quand les reporters lui ont demandé s’il avait déjà exercé des sévices sexuels sur des garçons. “La justice brésilienne a lancé une enquête pour abus sexuels, enquête qui a mené à des accusations d’agressions sexuelles contre le prêtre”, avait écrit l’agence Associated Press. Le prêtre avait été arrêté quelques semaines plus tard.
En mai 2019, l’évêque de Limeira (État de São Paulo) avait présenté sa démission après avoir été accusé de malversations financières et de non-dénonciation d’affaires pédocriminelles. Une enquête avait été ouverte pour tenter de savoir s’il avait couvert des cas d’abus sexuels perpétrés par le prêtre brésilien Pedro Leandro Ricardo, basé dans la ville d’Americana.
D’autres cas semblables ont récemment secoué l’Église catholique au Brésil. En janvier dernier, la police avait confirmé mener une enquête sur l’archevêque de Belem (nord), qui avait été accusé par quatre anciens séminaristes d’attouchements, selon TV Globo.
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Le Vatican rend toujours compte des démissions d’évêques dans ses communiqués, mais sans jamais en préciser les motifs. Confronté à une série de scandales d’abus sexuels qui ont entaché l’image de l’Église catholique, le pape François a organisé en février 2019 un sommet mondial d’évêques sur la question, en promettant des actions concrètes. En mai 2019, il a changé la législation interne de l’Église pour rendre obligatoire le signalement par des prêtres ou religieux de tout soupçon d’agression sexuelle ou de harcèlement.
En juin dernier, l’Église catholique a inscrit dans son code législatif interne un article explicite sur les crimes sexuels commis par des prêtres contre des mineurs. La nouvelle clarté juridique apportée à la grave question des crimes sexuels sur mineurs ressort comme l’une des nouveautés phare.
Konbini news avec AFP
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