C’est un sujet de crispation qui fait de plus en plus régulièrement la une de l’actualité – la preuve que quelque chose cloche selon la députée La République en marche (LREM) Fiona Lazaar, qui a décidé de s’en emparer.
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Le 15 juin dernier, cette élue du Val d’Oise a déposé une proposition de loi visant à protéger les mères qui allaitent dans l’espace public et à punir celles et ceux qui s’en prendraient à elle.
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Beaucoup ont encore en mémoire l’histoire de Maÿlis qui témoignait sur Doctissimo, après avoir été agressée en pleine rue parce qu’elle nourrissait son bébé de 6 mois, au sein.
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Si aujourd’hui la véracité de son témoignage est contestée, d’autres histoires comme celles-ci ne manquent pas. En marge de sa proposition de loi, Fiona Lazaar évoque le cas d’une femme qui “s’est vu demander de quitter un magasin alors qu’elle allaitait sa fille” à Biscarosse ou encore l’histoire d’une maman à qui on a reproché d’allaiter son bébé alors qu’elle se trouvait dans une salle d’attente à la CAF d’Amiens.
Le sujet n’est pas vraiment nouveau. Le problème vient du vide juridique qui existe encore sur cette question. En effet, allaiter en public n’est ni autorisé, ni interdit par la loi dans l’espace public. A contrario, en entreprise, les choses sont plus claires.
Comme le rappelle la proposition de loi, le Code du travail dispose que “pendant une année à compter du jour de la naissance, la salariée allaitant son enfant dispose à cet effet d’une heure par jour durant les heures de travail.”
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1 500 euros d’amende
En entreprise, les mères sont donc protégées par la loi.
C’est pour mettre fin à des “situations humiliantes, stigmatisantes et parfois traumatisantes” dans les lieux publics, que Fiona Lazaar a donc déposé ce texte qui comprend deux volets.
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“Dans un premier article, cette proposition de loi précise très clairement que le fait d’allaiter un enfant en public n’est pas constitutif d’une infraction d’exhibition sexuelle”, explique-t-elle dans un entretien accordé à Capital.
Selon elle, “associer l’allaitement à l’exhibition sexuelle relève d’un contresens qui montre bien la société patriarcale dans laquelle nous vivons, où le sein serait forcément quelque chose de sexuel.”
Dans un second temps, le texte prévoit la création d’un “délit d’entrave à l’allaitement, c’est-à-dire le fait de pénaliser à hauteur de 1 500 euros d’amende le fait d’interdire ou de tenter d’interdire l’allaitement d’un enfant dans l’espace public ou dans les établissements recevant du public”, poursuit-elle.
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Et de rappeler à toutes les mères que l’allaitement est un choix et pas une obligation.
Contacté par Konbini news, l’entourage de la députée nous précise que, pour le moment, “la proposition de loi n’est pas inscrite à l’ordre du jour”. Affaire à suivre.