Circuit de Portimão, Portugal. Premiers essais de Formule 4 de la saison. Tous les jeunes pilotes attendent, euphoriques, de monter à bord de leurs nouvelles monoplaces. Au milieu des bruits de moteurs et des odeurs de carburant, Lola Lovinfosse est la seule fille. Que ce soit sur la piste ou dans les stands.
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Originaire de Rouen, la pilote de 16 ans est habituée. Elle pratique la course automobile depuis ses 8 ans, et ne croise qu’assez rarement des concurrentes du sexe féminin. En Formule 4, elles sont une dizaine, et plus le niveau monte, plus leur présence diminue. En Formule 1, sur vingt pilotes, il n’y a aucune femme.
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Beaucoup expliquent cette absence de femmes par les compétences physiques et techniques requises. En effet, même si cela ne se remarque pas tout de suite, en monoplace, le corps du pilote est extrêmement sollicité. En cas d’accident, il peut subir des forces allant jusqu’à plusieurs dizaines de G et seul un entraînement de sportif de haut niveau permet de compenser ces chocs.
Dans l’inconscient collectif, le corps des femmes est moins résistant que celui des hommes. Pour Lola, pas question de réfléchir de cette manière. Pour elle, avec le suivi physique adapté, une fille peut être tout aussi compétente qu’un homme, peut “se battre” contre des garçons “et les battre”.
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Un sport unisexe, un milieu macho
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce sport est unisexe. Aucune distinction n’est faite, a priori, entre les garçons et les filles. Avec le casque sur la tête, difficile de différencier les corps, et pourtant, les opportunités pour les filles restent très réduites. “On fait moins confiance aux femmes, à niveau égal. C’est un milieu macho.”
Il existe depuis quelques années la W Series, une compétition de Formule 3 qui regroupe exclusivement des femmes, et qui finance leurs saisons pour les aider à se faire une place. C’est l’objectif que Lola s’est fixé pour l’année prochaine. Néanmoins, quand on l’interroge sur ses ambitions à long terme, elle se prend à rêver d’intégrer un jour la Formule 1.
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Un des milieux les plus difficiles, le Saint-Graal de tous les pilotes. Les places y sont chères, dans tous les sens du terme. Mais après tout, pourquoi pas ? Lola assure, un peu naïvement mais avec un grand sourire, être “pleine de force” et ne pas “avoir peur”. Le reportage vidéo est à retrouver ci-dessous.
Pour suivre le quotidien de Lola, rendez-vous sur sa page Instagram.
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