Du divertissement accessible, ludique et parfois novateur, un programme qui se veut familial et rassembleur… Dans l’ombre des sports traditionnels que certaines chaînes TV s’arrachent pour des millions d’euros, d’autres disciplines essayent de se faire une place sur le petit écran. Et même si elles ne sont pour la plupart qu’aux prémices de leur développement, leur succès est déjà concret.
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La “Balloon World Cup”
Conceptualiser le jeu du ballon de baudruche qui ne doit jamais, ô grand jamais toucher le sol, pour en faire une compétition mondiale qui réunit des milliers de spectateurs sur le digital : on est presque dégoûtés de ne pas y avoir pensé avant. Pourtant, nous y sommes. Entre le jeu improvisé de notre enfance et cette réunion très officielle, organisée pour la première fois en Espagne en 2021, il n’y a qu’un pas que Kosmos, la société de production détenue par l’ancien footballeur du FC Barcelone Gerard Piqué, a su franchir avec succès.
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Les hostilités se déroulent dans une pièce vitrée d’environ 150 mètres carrés dans laquelle la production a recréé un décor d’intérieur truffé d’obstacles en tous genres : canapés, voitures, chaises ou tables, dont les participants doivent s’accommoder pour piéger leur adversaire. Deux minutes de round, l’obligation de frapper le ballon du bas vers le haut, les règles sont simples et rendent ce “sport” très accessible à tous.
“Ce qui m’a plu, c’est le fait que ce soit un sport simple auquel on a tous déjà joué”, expliquait pour le Huff Post Pol Jorquera, représentant français lors de la première édition qui avait réuni 32 nations en 2021. “Ça demande beaucoup d’agilité et de vitesse. Moi qui adore le basket, je retrouve cette intensité multipliée par dix et j’adore ça“. Il n’est visiblement pas le seul puisque 8 millions de téléspectateurs ont suivi la première édition de la compétition.
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La Kings League
Là encore, c’est une idée tout droit venue d’Espagne et de Gerard Piqué, le footballeur devenu promoteur. Avec un constat de départ qu’on partagera (ou pas), celui que le foot dans sa forme actuelle doit évoluer vers quelque chose de différent. “Il faut attirer l’attention et, aujourd’hui, il y a énormément de contenus pour les jeunes”, estimait l’ancien défenseur du Barça au moment de promouvoir son bébé. “Il faut créer des contenus courts et divertissants, donc 90 minutes, c’est long. Si on ne veut pas baisser le temps, trouvons des règles plus stimulantes. Aujourd’hui, le produit football en lui-même est vieilli”.
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L’alternative proposée par Piqué, c’est donc une Ligue de foot à sept, 12 équipes, des matches de deux fois 20 minutes et des règles pour le moins fantaisistes : composition des équipes sur un format “draft” mêlant anciennes stars du foot (Chicharito, Casillas, Ronaldinho, Saviola…), streamers et joueurs plus anonymes de petites divisions, utilisation de cartes spéciales pouvant doubler les buts, permettre l’utilisation de la VAR ou autoriser l’exclusion temporaire d’un joueur adverse, séance de tirs au but façon MLS… On comprend vite que la Kings League est susceptible de tout autant nous ramener dans l’univers du foot que dans celui de Mario Kart ou Koh-Lanta. C’est un cocktail qui a eu le mérite de susciter la curiosité et même au-delà puisque le dimanche 26 mars, le final four de la compétition a réuni plus de 92 000 spectateurs au Camp Nou.
World Chase Tag (ou jeu du chat)
Comme pour le ballon de baudruche, le jeu du chat ou “World Chase Tag” dans sa dénomination officielle, a réussi son passage de la cour de récré au petit écran. Créée en 2012, lancée sous un format de championnat du monde en 2016, la discipline trouve petit à petit son public et elle est aujourd’hui régulièrement diffusée en clair sur la chaîne l’Équipe. Preuve de son essor, il n’y avait que quatre équipes lors de l’édition de lancement du championnat du monde en 2016, contre 16 en 2022.
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Alors évidemment, tout ceci est aujourd’hui organisé de façon bien plus structurée que ça n’était le cas lorsque jadis, vous improvisiez une partie sous le préau de l’école primaire. Certes, l’objectif reste pour le chat de toucher la souris (avec les mains uniquement) et pour la souris de s’échapper. Mais le format (16 manches de 20 secondes chacune), le décor façon UFC et la réalisation dynamique sont en phase avec son potentiel d’audience plutôt jeune et issue du digital. Quant aux participants, ils sont souvent issus d’univers voisins comme celui du parkour et se distinguent par de vraies capacités de vitesse et d’agilité qui rappelleront l’époque des Yamakasi aux plus nostalgiques des années 2000. C’est un cocktail spectaculaire et plutôt télégénique.