Bien que Javier Tebas, le président de la Liga, s’efforce de rejeter la faute sur les joueurs victimes d’insultes et continue à se cacher les yeux, les tribunes du championnat espagnol sont toujours gangrenées par le fléau du racisme. Cette fois-ci, car c’est loin d’être la première fois cette saison, le Real Madrid se déplaçait à Valence et Vinícius Júnior a reçu des insultes racistes à son égard de la part de certains supporters valenciens.
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À la 73e minute de jeu, le Brésilien, furieux, s’est dirigé vers les tribunes en pointant du doigt un groupe de supporters ayant crié des injures à propos racistes. Le jeu s’est alors arrêté pendant quelques minutes durant lesquelles Vinícius Júnior a expliqué à l’arbitre ce qu’il s’était passé, refusant de reprendre le match. Finalement, moins de dix minutes plus tard, après une annonce du speaker et sans savoir si les supporters en question ont été virés du stade, le jeu a repris.
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Alors que les caméras étaient braquées sur lui, l’attaquant semblait très touché par ce nouvel incident qui n’a rien d’anodin, bien qu’il se répète chaque mois en Espagne (c’était déjà le cas à Gérone, le mois dernier), laissant couler quelques larmes. Cela a aussi probablement joué sur son exclusion en fin de match, suite à une altercation avec d’autres joueurs.
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“Le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient aujourd’hui aux racistes”
Vinícius Júnior a directement réagi sur les réseaux sociaux en dénonçant le racisme au sein du championnat et même plus généralement en Espagne : “Ce n’était pas la première fois, ni la deuxième, ni la troisième. Le racisme est normal en Liga. La concurrence pense que c’est normal, la Fédération aussi et les adversaires l’encouragent. Je suis vraiment désolé. Le championnat qui appartenait autrefois à Ronaldinho, Ronaldo, Cristiano et Messi appartient aujourd’hui aux racistes. Une belle nation, qui m’a accueilli et que j’aime, mais qui a accepté d’exporter l’image d’un pays raciste dans le monde. Je suis désolé pour les Espagnols qui ne sont pas d’accord, mais aujourd’hui, au Brésil, l’Espagne est connue comme un pays de racistes. Et malheureusement, pour tout ce qui se passe chaque semaine, je n’ai aucune défense. Je suis d’accord. Mais je suis fort et j’irai jusqu’au bout contre les racistes. Même loin d’ici.”
Dans la foulée, l’attaquant du Real Madrid a reçu le soutien de nombreuses personnalités du monde du sport, comme Kylian Mbappé, qui a publié une story Instagram en assurant : “Tu n’es pas seul. Nous sommes avec toi et nous te soutenons.” C’est aussi le cas de Neymar, Ronaldo, ou encore Aurélien Tchouaméni et Eduardo Camavinga. Le coach du Real s’est aussi exprimé en conférence de presse d’après-match en affirmant que “c’était tout un stade qui l’appelait ‘singe’, pas seulement une personne” et que “le jeu aurait dû s’arrêter immédiatement”.
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“Encore une fois, au lieu de critiquer les racistes, le président de la Liga apparaît sur les réseaux sociaux pour m’attaquer”
Malgré les nombreux messages de soutien, la réaction du président de la Liga, Javier Tebas, n’est pas passée inaperçue. Dans un tweet reprenant une vidéo où le joueur brésilien dénonce le manque d’action des instances dirigeantes du championnat, Javier Tebas s’en est directement pris à Vinícius Júnior : “Avant de critiquer et d’insulter la Liga, il est nécessaire que vous vous informiez. Ne vous laissez pas manipuler et assurez-vous de bien comprendre les compétences de chacun et le travail que nous avons fait ensemble.”
Le joueur a directement réagi par un tweet à cette déclaration, dénonçant un manque flagrant de soutien : “Encore une fois, au lieu de critiquer les racistes, le président de la Liga apparaît sur les réseaux sociaux pour m’attaquer. Autant vous parlez et faites semblant de ne pas lire, autant l’image de votre championnat est ébranlée. Regardez les réponses à vos messages et laissez-vous surprendre… Ne pas en parler ne fait que vous rendre égal aux racistes. Je ne suis pas votre ami pour parler de racisme. Je veux des actions et des punitions. Les hashtags ne m’émeuvent pas.”
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