L’admiration domine aujourd’hui, samedi 27 juillet, dans la presse française comme étrangère au lendemain de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, tou·te·s ou presque s’accordant à dire que la pluie battante n’aura pas fait le poids face à une proposition artistique unique. “C’était humide, certaines parties étaient bizarres, la plupart étaient belles et le tout était vraiment, vraiment mémorable”, résume Kyle Feldscher sur le site de la chaîne de télévision américaine CNN. La pluie s’est invitée, sans discontinuer, “ce qui a peut-être donné lieu à la cérémonie d’ouverture la plus arrosée de l’histoire des Jeux olympiques” de l’ère moderne, chambre-t-il, tout en reconnaissant que le mauvais temps n’a fait que “tenter” de voler la vedette aux artistes et aux athlètes.
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Le spectacle était “souvent brillamment frénétique et, à d’autres moments, émouvant”, juge Sonia Oxley de la BBC, citant elle aussi quelques enchaînements “bizarres” comme entre la performance de Lady Gaga sur les bords de Seine et l’arrivée en bateau de la délégation du Bangladesh. “Une chose est sûre : ce spectacle d’ouverture des Jeux olympiques en est un pour l’éternité. Pendant près de quatre heures, Paris [a offert] tout ce qu’il faut pour faire de cette soirée un moment inoubliable”, s’exalte Tobias Rabe dans les colonnes de la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
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Une cérémonie “inoubliable”, “en apothéose le long de la Seine”, écrit la rédaction du journal argentin Clarin, observant à son tour que la pluie “n’a pas empêché le délire” du public. Pour Sun Xiaochen du quotidien chinois China Daily, “Paris a tenu sa promesse de lever le rideau” sur les Jeux “de manière singulièrement romantique […] certainement de la façon la plus parisienne” en transformant la Seine en théâtre à ciel ouvert, malgré les précipitations.
“Paris émerveille le monde sous le déluge”, s’enthousiasme Carlos Arribas dans le quotidien espagnol EL PAÍS, parlant ni plus ni moins de la “cérémonie la plus audacieuse, de mémoire d’homme”. “Une superproduction le long de la Seine”, applaudit Sebastiano Vernazza dans la Gazzetta dello Sport italienne, évoquant des mesures de sécurité “extraordinaires” tout en pointant le “manque d’une couverture de la tribune” des spectateur·rice·s douché·e·s par la pluie.
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Et en France…
Dans l’Hexagone, les unes ne tarissent pas d’éloge non plus. “Les parapluies étaient de sortie ! Les ponchos aussi […] Cela n’a pas empêché Paris, la ville lumière, de s’illuminer progressivement et de briller de mille feux lors d’une cérémonie d’ouverture singulière. Voire révolutionnaire”, ose Arnaud Le Sauce dans les colonnes du Télégramme.
“Ce vendredi avait mal commencé. Le ciel était gris et la pluie menaçait”, note lui aussi Michel Klekowicki dans Le Républicain lorrain. “Ce défilé aquatique fantastique a mis des paillettes plein les Jeux”, salue-t-il toutefois. “Un spectacle plein de surprises mais souvent décousu”, estime de son côté Le Figaro dans sa Une, relevant néanmoins que “l’impitoyable et imprévisible météo” n’a “pas empêché que les Jeux mettent le feu à Paris !”
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“Grandiose !”, résume tout simplement Ouest-France en première page, Philippe Boissonnat soulignant dans un édito que la cérémonie s’est bien tenue malgré les “aléas”, dont des sabotages sur le réseau de trains à grande vitesse vendredi. Le Parisien opte lui aussi pour la plus courte des Unes en titrant : “Époustouflant”, sur fond des festivités face à la tour Eiffel.
“En trombes”, titre de son côté Libération en référence à la pluie battante du soir et à la journée chaotique qui a précédé les festivités, une cérémonie “grandiose qui a cassé tous les codes le long de la Seine”. “Spectacle absolu et unique”, “pari réussi”, loue Christian Bach dans les Dernières nouvelles d’Alsace, se félicitant que les Jeux aient eu “le dernier mot” face aux sabotages.
Des classes politiques divisées, évidemment
“Fierté”, “claque aux obscurantistes” pour la gauche, “honte”, “wokiste” pour des voix à droite et l’extrême droite : la cérémonie d’ouverture des JO, avec les prestations d’Aya Nakamura et de drag queens recréant La Cène, a suscité sur les réseaux sociaux des réactions aux antipodes dans la classe politique.
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Portant une robe à plumes dorées, la chanteuse française la plus écoutée dans le monde s’est produite aux côtés de la très sérieuse Garde républicaine, en uniforme, devant l’Académie française. “Quelle fierté quand la France parle au monde”, a réagi samedi matin sur X/Twitter le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, saluant la célébration des “valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles furent ajoutées sororité, parité et inclusivité”.
C’est “la meilleure réponse à la montée du fascisme et de l’extrême droite […] Quelle claque aux obscurantistes”, a encore commenté l’écologiste Sandrine Rousseau. L’exécutif a retweeté une vidéo de la prestation de la chanteuse avec des commentaires élogieux : “En même temps”, s’est félicité Emmanuel Macron, “Nommez-moi un meilleur duo !”, s’est enthousiasmé le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal.
Sa prestation ainsi que la présence de drag queens recréant La Cène, du chanteur Philippe Katerine (presque) nu ou encore d’une mannequin transgenre a en revanche profondément déplu à une partie de la droite et de l’extrême droite. La sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, a dénoncé “une vision de notre Histoire […] qui cherche à ridiculiser les Chrétiens”, le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand estimant toutefois que la cérémonie était “magnifique”.
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“Quelle honte […] L’ouverture des Jeux olympiques est un saccage pour la culture française”, a dénoncé Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, l’eurodéputée Marion Maréchal a également dénoncé les “J-Woke 2024”. “Sachez que ce n’est pas la France qui parle mais une minorité de gauche prête à toutes les provocations”, a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen, qui avait estimé il y a quelques mois que la présence d’Aya Nakamura était une tentative d’Emmanuel Macron d’“humilier le peuple français”, n’a pas commenté la cérémonie, souhaitant samedi “bonne chance à tous nos athlètes […] prêts à porter haut les couleurs de la France et à rendre fier le peuple français”.