Roland-Garros 2024 sera-t-il un cru exceptionnel ? Il y a de plus en plus de raisons d’y croire. En amont d’un été de sport qui s’annonce particulièrement chargé dans l’Hexagone, le rendez-vous de la porte d’Auteuil ouvre le bal avec une édition qui pourrait faire date. En effet, entre les incertitudes autour des favoris du tournoi masculin, les adieux attendus de certaines figures importantes ou encore les nouveautés du site, on a trouvé (au moins) cinq bonnes raisons qui pourraient rendre ce millésime tout à fait différent des autres.
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Les adieux de Rafa
C’est évidemment le point d’orgue attendu de cette édition 2024 et ce qui pourrait la rendre si unique. L’homme aux 14 titres Porte d’Auteuil, qui devrait fêter ses 38 ans le 3 juin prochain, s’avance inexorablement vers le crépuscule de sa carrière. L’Espagnol ne s’en est jamais caché, 2024 devrait être sa tournée d’adieux, et fatalement, la perspective de dire au revoir à un tournoi auquel il est si fortement attaché et identifié, c’est l’assurance de vivre un moment qui restera gravé dans les mémoires.
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“Ça fait longtemps qu’on réfléchit”, disait récemment dans un entretien à Eurosport Amélie Mauresmo, la directrice du tournoi, au sujet de l’hommage qui pourrait lui être rendu. “Moi, j’aime bien faire les choses au feeling, à l’image de ceux qu’on remercie. Et je crois que sans rien vous dévoiler, ce qu’il faut garder en tête, c’est probablement que Rafa, c’est quelqu’un de simple, qui est beaucoup dans l’émotion. Il a des valeurs simples, il est proche des gens, c’est un compétiteur hors normes. On va essayer d’avoir ces mots-là en tête pour réfléchir à ce qu’on va lui proposer.” Une question que l’organisation sera peut-être amenée à trancher plus vite que prévu, avec un match face à la tête de série n° 4, Alexander Zverev, dès le premier tour…
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Chez les hommes, ça n’a jamais été aussi ouvert
Et si ce Nadal déclinant ne semble pas dans les meilleures dispositions pour envisager un 15e titre à Paris, pour autant, la hiérarchie du moment ne permet pas de détacher de réel favori. Ce qui est, en soi, peut-être la preuve qu’une page est réellement en train de se tourner sur le circuit.
Outre celle de Nadal, la forme de Novak Djokovic, qui aurait pu (dû ?) s’imposer comme le favori naturel, interroge. Battu à l’Open d’Australie par Jannik Sinner, le Serbe n’a gagné qu’une poignée de matchs depuis le début de la saison de terre battue (trois à Monte-Carlo, un seul à Rome, alors qu’il avait fait l’impasse sur Madrid) avec aucun titre en Masters 1000 à la clé. Un bilan plus que léger, à mettre en perspective avec le remaniement de son staff, avec notamment les départs de son coach Goran Ivanisevic et de son préparateur physique Marco Panichi.
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Nadal et Djoko en difficulté, on pourrait imaginer que l’heure est venue pour les joueurs de la “Next Gen” de venir enfin contester ce duo. Ce pourrait être l’heure de la confirmation pour Jannik Sinner ou Carlos Alcaraz, tous deux désormais vainqueurs en Grand Chelem. Mais avec Casper Ruud, Stefanos Tsitsipas (vainqueur à Monte-Carlo), Andrey Rublev (vainqueur à Madrid), ou encore Alexander Zverev (vainqueur à Rome), le plateau s’annonce finalement très homogène, en tout cas plus qu’il ne l’a été depuis très longtemps.
Le duel Swiatek-Sabalenka très attendu
Là où le tableau masculin s’annonce peut-être ouvert comme jamais, chez les femmes, la hiérarchie semble quant à elle enfin se dessiner de façon plus nette. Avec notamment deux joueuses dont la rivalité pourrait booster le tennis féminin, dont l’intérêt était retombé depuis quelques années. Iga Swiatek et Aryna Sabalenka, les deux meilleures joueuses au classement WTA, ne se sont encore jamais affrontées en finale d’un majeur. Mais leur opposition a tout pour devenir un classique.
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D’un côté la Polonaise, 21 ans, déjà vainqueur à trois reprises à Roland (sur cinq participations), de l’autre la Biélorusse, 26 ans, double tenante à l’Open d’Australie. Et si Swiatek mène l’historique global des confrontations (8-3) et reste même sur deux victoires en finale en 2024 contre son adversaire à Madrid puis Rome, Sabalenka peut se vanter d’être l’une des rares joueuses à l’avoir battue sur terre battue, qui plus est dans une finale (à Madrid, en 2023).
La der’ pour Monfils et Gasquet ?
Rafael Nadal pourrait bien ne pas être le seul à faire ses adieux au public de Roland-Garros. Côté français, et alors que leurs compatriotes mousquetaires Gilles Simon et Jo-Wilfried Tsonga ont déjà raccroché, deux autres presque quarantenaires entrevoient également la fin de l’aventure : Gaël Monfils et Richard Gasquet.
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S’il n’a pas confirmé qu’il arrêtait cette saison, Gasquet, qui figure désormais hors du top 100 à bientôt 38 ans, doit sa présence dans le tableau final à une invitation reçue de la part des organisateurs. “On verra bien comment la saison se déroule si j’arrive à remonter un petit peu, sinon peut-être que je ne rejouerai jamais ici”, avait-il dit après son élimination au 1er tour du dernier Open d’Australie, en janvier. Une déclaration à mettre en perspective avec la volonté affirmée, fin 2023, de “finir à Roland ou à Bercy”. Entre-temps, le Biterrois a confié sur RMC Sport vouloir continuer une année de plus mais le doute subsiste.
Quant à Monfils, les perspectives restent un poil plus concrètes, puisque après une année 2023 compliquée, il occupe une 36e place mondiale plus qu’honorable, et a encore récemment montré qu’il était capable de quelques fulgurances (8e de finale à Indian Wells). Mais avec la Monf, qui a fait des JO de Paris l’objectif de sa fin de carrière, la question de la motivation et du physique reste centrale. Et puisque avec lui, on est rarement au bout de nos surprises…
Le Lenglen a (enfin) son toit
Entamée il y a maintenant quelques années, la modernisation de Roland-Garros continue pour offrir la meilleure expérience possible. Et après le court Philippe-Chatrier en 2019, c’est au tour du court Suzanne-Lenglen de se doter d’un toit rétractable qui sera inauguré et utilisable à partir de cette année. Un vrai plus pour les spectateurs et un casse-tête en moins pour les organisateurs, lesquels devaient composer avec la météo parfois capricieuse à Paris fin mai. Roland-Garros était le dernier des quatre tournois du Grand Chelem à ne disposer que d’un seul court avec toit rétractable.