Ernest est le genre d’association qui fait du bien. Depuis 2018, celle-ci s’acharne à venir en aide aux plus fragiles en proposant, à l’aide d’un large réseau de chef·fe·s, restauratrice·eur·s solidaires, une aide alimentaire en circuit court et de qualité. Désormais, l’idée est de passer à la vitesse supérieure en ouvrant un restaurant dans la capitale. Pour cela, Ernest a besoin de vous, par l’intermédiaire d’une campagne de financement participatif. Pour comprendre les enjeux, on est allés discuter avec Marie Gerin-Jean, directrice de l’association.
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Konbini | Quelle est l’idée derrière ce restaurant ?
Marie Gerin-Jean | C’est un bar-restaurant classique, sauf qu’il finance l’aide alimentaire. Un restaurant avec des plats faits maison avec des produits frais issus de producteurs et productrices de qualité, et un bar avec une carte de vins naturels. On va simplement offrir la possibilité de bien manger et de bien boire, tout en participant à une action solidaire.
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Quel est l’enjeu principal ?
Montrer qu’un modèle économique solidaire et durable est possible et rentable. On sait qu’on peut créer de l’emploi et de la valeur économique grâce à la bonne bouffe et à la convivialité. On l’a démontré avec notre restaurant éphémère hébergé dans un lieu culturel à Bagnolet où en à peine 18 mois on a embauché quatre personnes à temps plein et généré 550 000 euros de chiffre d’affaires. On veut maintenant s’installer dans un lieu à nous et de manière pérenne pour asseoir l’idée que la consommation d’un repas finance celui d’un autre. Et même davantage puisque les repas consommés dans notre restaurant soutiennent autant les producteur·rice·s que ceux et celles qui sont en situation d’insécurité alimentaire.
“L’idée derrière ce restaurant c’est de permettre à toutes et tous de faire partie d’un écosystème plus juste par la simple action de se nourrir.”
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Comment construire un tel modèle ?
L’idée derrière ce restaurant c’est de permettre à toutes et tous de faire partie d’un écosystème plus juste par la simple action de se nourrir. En ajustant seulement quelques paramètres, comme la juste rémunération des producteurs et productrices, l’utilisation de 100 % des bénéfices pour l’aide alimentaire, l’égalité salariale… on peut créer un petit monde complètement différent ! On veut non seulement continuer à le faire, mais en plus, on veut le faire savoir largement.
En quoi sera-t-il à l’image des valeurs et principes d’Ernest ?
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Ce sera un lieu chaleureux et convivial où les valeurs de solidarité et d’entraide feront la part belle à la qualité des assiettes, tout en mettant la question de l’alimentation durable au centre de la table. Quelques preuves ? Les chef·fe·s partenaires qui nous aident à imaginer les recettes participent aussi à la formation de nos équipes en cuisine. À chaque service, 10 couverts seront réservés à des personnes en situation de précarité, pour favoriser le lien social et offrir un repas dans les mêmes conditions à chacun.e.
Les produits cuisinés sont évidemment les mêmes pour les client·e·s du restaurant et pour les bénéficiaires de l’aide alimentaire, principalement issus de l’agriculture biologique et tous distribués en circuit court. Ce sont une image et des valeurs que l’on a à cœur de promouvoir, mais c’est surtout un impact concret sur la planète et la société avec 500 repas cuisinés chaque semaine pour l’aide alimentaire et 120 colis alimentaires distribués dans les centres sociaux.
“À chaque service, 10 couverts seront réservés à des personnes en situation de précarité, pour favoriser le lien social et offrir un repas dans les mêmes conditions à chacun·e.”
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Quelle cuisine souhaitez-vous proposer ?
On sera ouverts du petit-déjeuner au dernier verre. Le midi, on aura une carte courte inspirée par les produits du jour, avec l’objectif du réconfort de la cantine de quartier, mais en se laissant la possibilité sur un ou deux plats de créer la surprise avec une proposition que l’on souhaite plus bistronomique. Le soir, à côté des planches plus classiques, il y aura aussi des assiettes à partager, créatives, généreuses et, on l’ambitionne, réjouissantes.
Et quelle place pour les chef·fe·s qui vous soutiennent ?
On va aussi accueillir des résidences de chef·fe·s, parmi la grande famille de cuisinier·ère·s engagé·e·s dans l’association qui ont en commun le travail minutieux du végétal pour proposer une cuisine abordable sans renoncer à la qualité des produits et à l’engagement envers les producteur·rice·s. On a envie de mettre en avant des jeunes talents en leur permettant de s’épanouir dans nos cuisines et avec nos équipes.
Pourquoi vous soutenir dans ce projet est-il important ?
Parce que construire une cuisine aux normes, ça coûte cher. On veut pouvoir aménager un lieu convivial pour nos équipes et qu’il donne envie à tout le monde de venir s’attabler ou s’accouder. Parce que c’est un soutien qui a une traduction très concrète : grâce aux bénéfices de ce restaurant, on va acheter au juste prix des produits locaux pour les cuisiner ou les donner à celles et ceux qui en ont vraiment besoin.
C’est-à-dire ?
On a prouvé que notre modèle fonctionne. Depuis sept ans, avec le pourmanger (la majoration de quelques centimes à 1 euro de l’addition dans les restaurants partenaires reversée à Ernest) et la vente de repas sur les festivals, nous avons distribué plus de 21 000 colis alimentaires et cuisiné plus de 150 000 repas pour les personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire. En nous soutenant dans l’ouverture de ce premier lieu, vous permettez de faire durer cette aide et grandir ce cercle vertueux.
Chaque don compte pour finir les travaux à temps pour l’ouverture à la rentrée – la campagne sur HelloAsso se termine le 1er octobre En plus, on a des contreparties de folie – même un forfait open bar, et comme tous les dons sont défiscalisables, c’est une occasion de se faire plaisir en faisant une très très bonne action.
Pour soutenir le projet, c’est par ici