Cet article a d’abord été publié dans notre newsletter Fast Forward le 7 novembre 2024.
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On a tous quelques trésors de guerre. Perso, les miens tiennent plus dans un drive Google que dans un coffre-fort – promis, je vous raconte un jour comment j’ai dit non au Bitcoin quand il passait tout juste la barre du dollar. Non, mes trésors, ce sont plus des conseils de voyage et j’en ai un que je partage facilement quand un proche me demande si j’ai quelques adresses pour un prochain voyage à New York. L’adresse la plus importante ? Celle d’un supermarché, à Brooklyn, suffisamment grand pour pouvoir faire un haul digne d’une mamoune de YouTube en retour de chez Action à l’ouverture des valises à la maison (ou à la douane).
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Déjà, faire une razzia dans un grand supermarché, à l’heure où l’offre culturelle et mode se nivelle à cause du grand Internet, c’est la garantie de ramener dans ses valises un petit prolongement d’aventure. La liste complète de ce qu’il faut acheter – parce qu’on ne parle pas de M&M’s au beurre de cacahuètes, hein –, je la garde pour une autre fois, mais ce n’est pas le plus important. Ce qui est important, c’est de déambuler dans un vrai morceau d’Amérique, un peu comme quand vient l’été et qu’on s’émerveille en vacances en Bretagne des rayonnages d’un hypermarché de bord de nationale alors qu’on a connu le Franprix du coin de la rue toute l’année.
Mais alors, on va où pour visiter le musée des références de boîtes de céréales XXL et des étalages de pilules fluorescentes contre les reflux gastriques ? Au Target de l’Atlantic Terminal à Prospect Heights, à deux pas du Barclays Center.
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Et Chloë Sevigny dans tout ça ? Il y a 20 ans tout rond, elle faisait partie de la liste de célébrités très opening ceremony à l’inauguration dudit Target. L’archive, retrouvée par un de mes comptes Insta préférés @gettyimagesfanclub, la voit taper la pose en full Chanel aux côtés de Maggie Gyllenhaal sous la lumière bien jaune des rayonnages de la grande surface. Dans un article daté de 2019 pour W Magazine, la journaliste Brooke Marine décrit déjà les photos prises lors de cette soirée comme une parfaite “capsule temporelle” de 2004, sorte de curiosité préréseaux sociaux, mi-éditorial mode pour Vice, mi-signe de la dernière brique de gentrification du quartier. Un pèlerinage sur les pas de la it-girl ultime en achetant le lot de bouteilles de Pedialyte pour l’année ? Difficile de faire mieux en conseil touristique.