Paul Pogba contrôlé positif à la testostérone, la nouvelle a fait grand bruit dans le monde du sport et même au-delà. Et pour cause, le Français s’est imposé comme une marque mondiale par son leadership, sa personnalité et sa capacité à occuper l’espace médiatique en dehors du terrain. En difficulté sportivement depuis plusieurs mois, Pogba pourrait donc voir sa carrière prendre un virage quasi définitif, puisque la contre-expertise a livré ce vendredi son verdict, confirmant le résultat du premier échantillon. Le Français risque jusqu’à quatre ans de suspension.
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Ce ne serait pas la première fois que des stars du sport mondial voient leur carrière prendre du plomb dans l’aile pour des soucis de cette nature. Qu’il s’agisse de dopage intentionnel, de manquements aux obligations de localisation (les fameux “no show”) ou d’une simple négligence médicamenteuse, il est bien sûr difficile de comparer les cas et de mettre chacun dans le même panier. Il demeure que l’impact en termes de réputation est bien souvent destructeur, comme nous le rappellent ces précédents.
Asafa Powell (Athlétisme)
Le Jamaïcain, ex-recordman du monde du 100 mètres et champion olympique du 4 x 100 mètres (2008) est contrôlé positif à l’oxilofrine en 2013, un stimulant, quelques semaines avant les championnats du monde de Moscou. Powell aurait ingéré cette substance lors de la prise d’un complément alimentaire. Il est suspendu 18 mois.
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Justin Gatlin (Athlétisme)
Le champion olympique 2004 et unique homme à avoir battu Usain Bolt à la régulière sur la piste (à Londres, en 2017 lors des championnats du monde) a été pris par la patrouille à deux reprises. En 2001, il écope d’un an de suspension après un contrôle positif aux amphétamines, prétendument contenues dans des médicaments contre le trouble de l’attention. En 2006, il est cette fois positif à la testostérone, avec une sanction de huit ans ramenée à quatre en appel.
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Marion Jones (Athlétisme)
L’une des affaires de dopage les plus médiatiques du XXIe siècle. Car même si Marion Jones n’est contrôlée positive qu’à une seule reprise, en 2006, à l’EPO, un résultat qui sera “invalidé” par l’échantillon B de la contre-expertise, l’Américaine est l’une des personnalités citées dans l’affaire Balco, l’un des plus grands scandales de dopage organisé du sport américain, au début des années 2000.
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Ben Johnson (Athlétisme)
L’histoire de Ben Johnson est l’une des plus célèbres en matière de dopage, tant elle a connu une caisse de résonance mondiale. En effet, le Canadien venait d’être sacré champion olympique devant Carl Lewis, en 1988 à Séoul, lorsqu’il est testé positif au stanozolol, un stéroïde anabolisant. Johnson est suspendu deux ans.
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Alberto Contador (Cyclisme)
L’un des coureurs les plus emblématiques du cyclisme des années post-Armstrong a lui aussi été mêlé plusieurs fois à des affaires de dopage. En 2006, il est cité dans l’affaire Puerto, un scandale de dopage organisé par le médecin espagnol Eufemiano Fuentes. Soutenu par ASO (qui organise le Tour) et blanchi par l’UCI, Contador remporte le Tour la même année (2007). En 2010, il est cette fois contrôlé positif au clenbutérol, un bêtastimulant que favorise l’oxygénation et permet aussi de brûler les graisses. Suspendu un an en 2011, Contador plaide alors la contamination alimentaire, un argument qui sera finalement retenu pour que la fédération espagnole de cyclisme le blanchisse. Mais il est rattrapé par le verdict du Tribunal arbitral du sport quelques mois plus tard, qui lui adresse une sanction rétroactive de deux ans qui annule ses résultats sur la période et donc, lui retire son Tour de France remporté en 2010.
Marco Pantani (Cyclisme)
L’une des affaires les plus poignantes du cyclisme. En 2004, Marco Pantani est retrouvé mort dans une chambre d’hôtel de Rimini en 2004 suite à une overdose de cocaïne. Le coureur italien, vainqueur du Tour et du Giro en 1998, vivait une profonde dépression depuis son exclusion du Tour d’Italie en 1999, en raison d’un taux d’hématocrites anormalement élevé. En 2001, en plein Giro, une seringue d’insuline avait également été retrouvée dans sa chambre lors d’une vaste perquisition menée par les autorités italiennes. Il avait été suspendu six mois.
Nairo Quintana (Cyclisme)
Le grimpeur colombien, vainqueur du Giro (2014) et de la Vuelta (2016) n’a jamais réussi à remporter le Tour, même s’il a fait partie de ses animateurs réguliers (deux fois 2e, une fois 3e). Sur la pente descendante depuis quelques années, et alors que les suspicions autour de lui existent dès 2020, il est contrôlé positif au tramadol et exclu du Tour de France en 2022.
Maria Sharapova (Tennis)
La Tsarine, aussi célèbre sur le court qu’en dehors, a remporté les quatre tournois du Grand Chelem au moins une fois et sa rivalité avec Serena Williams a tenu en haleine les fans de tennis pendant des années. Mais début 2016, la Russe est contrôlée positive au meldonium durant l’Open d’Australie, un produit qui optimise la vascularisation du cœur, qui a longtemps été autorisé en Russie avant de passer sur la liste des produits interdits fin 2015. Sharapova est suspendue deux ans, sanction ensuite réduite à 15 mois par le TAS.
Andre Agassi (Tennis)
L’un des joueurs les plus emblématiques de l’histoire du tennis a été contrôlé positif à la méthamphétamine en 1997, alors qu’il était en difficulté sportivement mais aussi dans sa vie personnelle. C’est en partie ce qui a convaincu l’ATP de ne pas rendre public ce contrôle et de le dispenser de sanction. À l’époque, Agassi avait prétendument consommé le produit de manière involontaire en buvant le soda d’un de ses assistants. Dans son autobiographie sortie quelques années plus tard en 2009, il admettra la supercherie, tout en confirmant qu’il prenait de la méth de façon régulière et qu’il avait menti aux autorités pour éviter une suspension.
Simona Halep (Tennis)
L’un des cas les plus récents concerne la Roumaine, vainqueur de Roland-Garros (2018) et Wimbledon (2019). Contrôlée positive fin 2022 au roxadustat, un booster d’EPO, Halep, qui présentait aussi des irrégularités sur son passeport biologique, est suspendue quatre ans par les instances du tennis.
Anderson Silva (MMA)
L’une, si ce n’est la légende du MMA, resté un temps invaincu pendant sept années, figure sans conteste parmi les meilleurs combattants du monde toutes disciplines confondues. Mais en 2015, alors que la majeure partie de sa carrière est derrière lui, le Brésilien est contrôlé positif à la drostanolone et à l’androstérone, des stéroïdes anabolisants. Silva finit par plaider coupable en invoquant la prise de médicaments visant à améliorer les performances sexuelles. Il est suspendu un an.
Diego Maradona (Football)
Là encore, c’est l’une des figures les plus emblématiques de son sport qui a vu sa carrière brisée par deux contrôles positifs. Le premier à la cocaïne, dont l’Argentin était un consommateur régulier, en 1991 lorsqu’il évolue encore à Naples. Il est suspendu 15 mois. Le deuxième, trois ans plus tard, scelle sa carrière internationale. Maradona est contrôlé positif à l’éphédrine, un stimulant, ce qui lui vaut d’être exclu de la sélection en plein Mondial 1994.
Sun Yang (Natation)
Le nageur qui “pisse violet” pour reprendre les termes sans équivoque du Français Camille Lacourt, est actuellement suspendu pour quatre ans. Et pour cause, le casier du Chinois, triple champion olympique (200 mètres, 400 mètres et 1 500 mètres nage libre) est assez fourni. En 2014, il est suspendu trois mois pour prise de trimétazidine, un produit stimulant. La sanction dont il écope en 2020 est autrement plus lourde : huit ans, ramenés à quatre en appel quelques mois plus tard. La raison : il est accusé d’avoir détruit à coups de marteau une fiole de son sang lors d’un contrôle inopiné en 2018.