Mais pourquoi les États-Unis ne parlent que de cette casquette ?

Publié le par Konbini avec AFP,

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L’élection présidentielle américaine se joue aussi par l’intermédiaire du textile.

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Depuis que le président Joe Biden s’est retiré de la course le 21 juillet et que sa vice-présidente Kamala Harris l’a remplacé, le chef d’entreprise n’en revient toujours pas : les ventes de casquettes siglées “Biden” étaient “anémiques” jusqu’à ce qu’une nouvelle “cap” au design militaire camouflage, frappée d’une inscription orange “Harris Walz”, soit propulsée au rang de dernière tendance de la campagne. Mitch Cahn doit sa bonne fortune en partie au très dynamique gouverneur du Minnesota Tim Walz, qui sera le vice-président de Kamala Harris s’ils sont élus le 5 novembre contre les républicains Donald Trump et J.D. Vance : dès qu’il “a porté l’une de nos casquettes à la télévision le soir où il a été choisi, les ventes sont montées en flèche”.

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“Depuis [la campagne de] Barack Obama [en 2008], nous n’avions pas vu un tel engouement pour un candidat”, raconte le patron au milieu de ses employés qui font tourner les machines à coudre à plein régime. M. Cahn assure avoir, depuis un quart de siècle, “travaillé avec tous les candidats démocrates à la présidence, y compris lors des primaires […] et avec de nombreux candidats républicains”.

“Le volume de casquettes vendu en si peu de temps, c’est du jamais-vu”, avançant le chiffre de 100 000 pièces en quelques semaines. L’explosion de la demande est telle que son personnel travaille jusqu’à 60 heures par semaine, samedi compris pour faire face à l’avalanche de commandes. L’industriel a même dû investir à la va-vite dans des machines supplémentaires pour pouvoir produire jusqu’à 4 000 casquettes par jour.

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La casquette est un véritable article traditionnel aux États-Unis. Celle qui sort vraiment du lot chez Unionwear est un modèle à haute couronne porté dans des stades de baseball. Les ouvrières du textile y ont ajouté un imprimé camouflage vert kaki et une inscription couleur orange fluo.

Un modèle privilégié par les chasseurs qui représentent une énorme réserve de voix aux États-Unis sur lesquelles compte Tim Walz, lui-même chasseur et un temps soutenu par le lobby des armes à feu NRA. “Les ventes de produits dérivés reflètent la popularité du candidat et le degré d’attachement des électeurs”, analyse M. Cahn.

Certes, le président “Biden aurait obtenu les votes de ses électeurs mais avec peu enthousiasme. Ils auraient voté pour lui mais sans vouloir afficher son nom sur leur tête”, pense le fabricant pour qui “la différence entre Harris et Biden, c’est qu’elle est vraiment en phase avec les [électeurs] et qu’ils sont fiers de porter son nom sur leur tête”. Autre détail d’importance pour l’industriel américain : ses casquettes sont “made in USA” dans un contexte international de protection de l’industrie manufacturière aux États-Unis — dont nombre d’employés votent Trump — face à la concurrence de la Chine ou du Mexique.

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D’ailleurs, Mitch Cahn se souvient de la campagne 2016 : “Les produits dérivés pour Hillary Clinton se vendaient très mal, même si nous pensions qu’elle allait gagner haut la main. [Mais] elle ne connectait pas avec les gens comme les sondages le laissaient penser”. Unionwear avait aussi confectionné à l’époque les célèbres casquettes rouges “Make America Great Again” pour Donald Trump avant de s’arrêter face à la concurrence de production de cet article hors des États-Unis.