La file d’attente pour Wimbledon est une institution en Angleterre, “une expérience à part entière”, vantent les aficionados. Tôt vendredi, alors que Londres s’éveillait, des milliers de personnes étaient déjà dans “the queue”, dans la bonne humeur, prêtes à patienter des heures pour parvenir aux courts de tennis.
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Impatients s’abstenir. Les Anglaises Linda Truin et sa copine Sharon Davison, 70 et 72 ans, n’en font clairement pas partie. Ces deux retraitées, ex-secrétaires, sont arrivées jeudi à 9 h pour avoir des places pour le Central. C’est la vingt-sixième fois que Linda fait la queue ; “seulement” la vingtième pour Sharon.
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“C’est tellement sympathique. On rencontre de nouvelles personnes. On a notre champagne dans la glacière”, raconte Sharon en prenant un petit déjeuner devant leur tente. Elle est venue spécialement du sud-ouest de la France, où elle vit depuis sept ans. “C’est chaque année mieux organisé”, vante Linda.
Entre amis ou en famille
Car cette file, qui s’étend sur une grande étendue d’herbe non loin des courts de tennis, est tout sauf improvisée. Sur le site internet de Wimbledon, il y a d’ailleurs un code de conduite à respecter. Des numéros sont distribués : inutile d’essayer de doubler. Il y a des toilettes, des stands où acheter à manger. Des “stewards” sont là pour répondre aux questions.
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Cette file d’attente permet à ceux qui n’ont pas de billet d’accéder aux courts le jour même. Les 500 premières personnes peuvent décrocher un billet pour le Central, pour un coût vendredi de 130 livres sterling (152,30 euros). Vendredi, à 10 h, plus de 13 000 personnes étaient dans la file.
“C’est unique. Ce n’est tellement pas américain”, dit, amusé, John Worthington, un Américain de 52 ans venu d’Atlanta. “Les Britanniques adorent faire la queue”, lui répond Linda Truin.
Le monde a découvert cette singularité en septembre dernier. Plus de 250 000 personnes ont alors attendu des heures, faisant la queue sur plusieurs kilomètres à Londres, pour se recueillir devant le cercueil de la reine Elizabeth II dans les jours précédant ses funérailles.
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Dans la queue pour Wimbledon, l’ambiance est bien sûr plus joyeuse. Beaucoup viennent entre amis ou en famille. Des enfants jouent sur la pelouse pendant que leurs parents patientent. Sous le soleil, vendredi, il y a un air de vacances d’été.
Siroter un Pimm’s
Un groupe d’amis d’une trentaine d’années sirotent dès le début de matinée des verres de Pimm’s, un classique à Wimbledon. Amanda Groves, 61 ans, est venue avec sa fille Polly, 29 ans. “J’aime beaucoup l’ambiance. Les gens sont amicaux”, dit la première. “Je ne sais même pas qui joue aujourd’hui. Cela m’est vraiment égal”, poursuit sa fille.
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Même Kate Middleton, l’épouse de William, l’héritier du trône, a raconté cette semaine avoir fait la queue lorsqu’elle était enfant, en famille. “Nous y étions dès l’aube, peut-être pas toute la nuit, mais dès l’aube”, a-t-elle dit.
La joueuse Emma Raducanu, qui a gagné l’US Open en 2021 à 18 ans, était, elle, présente dès 7 h 30 lundi, pour le premier jour du tournoi. Sa manière à elle de participer à Wimbledon, alors qu’elle est blessée.
Mais la semaine a pourtant plutôt mal démarré. Lundi, la file d’attente a été encore plus longue que d’habitude car les contrôles de sécurité ont été accrus, ce qui a provoqué la colère de bon nombre de personnes dans la file. Les sacs ont été fouillés extrêmement minutieusement pour éviter que des militants écologistes ne perturbent les matches. Ce qui n’a pas empêché mercredi des militants du groupe Just Stop Oil, qui réclame l’arrêt de tout nouveau projet pétrolier et gazier, de parvenir à s’introduire sur un court et à jeter sur le plus célèbre gazon du monde des confettis pailletés orange et des pièces de puzzle, interrompant un match.
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