En Europe, les bières sont une affaire sérieuse, et pas que pour les brasseries artisanales, indépendantes, ou les grands groupes industriels. En Belgique et aux Pays-Bas, des moines trappistes en ont également fait leur spécialité depuis de nombreuses années. Ces derniers, qui ont fait le choix d’une vie retirée dans des abbayes, consacrent leur temps à la prière, à la méditation… et au travail, dont la fabrication de bières artisanales.
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Mais depuis quelques années, cette activité est en danger. Outre une crise des vocations auprès des jeunes générations, les abbayes doivent aujourd’hui faire face à des âmes peu scrupuleuses qui n’hésitent pas à spéculer sur le fruit de leur travail. Récemment, l’abbaye de Westvleteren a décidé de prendre position et de hausser le ton après avoir découvert que ses bières, disponibles à l’abbaye au prix de deux euros la bouteille, étaient vendues, au marché noir ou par des détaillants non autorisés pour plus de 10 euros par bouteille. “Ces pratiques sont diamétralement opposées aux valeurs de la communauté”, a fait savoir l’abbaye dans différents médias locaux. “Les frères veulent que le plus grand nombre puisse profiter de leurs bières trappistes à un prix normal et équitable.”
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Et pour cause, parmi les principes fondamentaux de l’abbaye, “le brassage doit avoir lieu dans l’enceinte d’un monastère trappiste, doit être effectué par ou sous la supervision de moines trappistes, doit respecter le mode de vie monastique, en utilisant uniquement des ingrédients naturels et n’est pas à but lucratif”. C’est ce qui avait poussé l’abbaye, il y a quelques années, à se lancer dans la vente en ligne de ses bières, afin de garder son indépendance et le contrôle de ses stocks.
Cette annonce fait écho à la décision d’autres moines de limiter leur production de Chartreuse, un breuvage alcoolisé traditionnel, en dépit d’une forte demande, notamment aux États-Unis. “Plusieurs raisons à cette décision, à commencer par la préservation de l’équilibre de vie au monastère. Les moines prient et ont fait vœu de solitude, il ne faut pas impliquer plus de Pères dans la fabrication de la recette. Pour Chartreuse Diffusion, limiter les volumes permet également de garder une activité d’entreprise à taille humaine, de refuser la course à la croissance infinie, de préserver la biodiversité et de favoriser l’économie locale”, résume Le Figaro.
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