Le jour où j’ai posé trois questions à l’inaccessible papesse de la mode Anna Wintour (et ce n’était pas du tout prévu)

Publié le par Cheynnes Tlili,

© Florian Cros

Contre toute attente : elle était super sympa.

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Cet été, on a décidé de vous raconter nos moments d’interview les plus fous, du meilleur au pire. Entre grandes gênes, petits bonheurs et chaudes larmes, on vous dévoile tout.

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On est le 26 février, la Fashion Week commence à peine et ma collègue Coumbis m’envoie “au truc Vogue” car elle ne pourra pas y aller. Sur le coup, je n’ai pas plus d’infos, si ce n’est que mes autres collègues, Flavio et Mélissa, souhaitent m’accompagner car ils s’attendent à un défilé et un cocktail. À quelques heures du rendez-vous, ces deux derniers me lâchent et Coumbis m’apprend qu’il s’agit en fait d’une conférence de presse. “Ça se passe au Ritz, tu veux toujours y aller ?”, me demande-t-elle. J’ai envie de vous dire que la question ne se pose même plus dès lors que, dans l’événement, figure le mot Vogue et qu’il se tient dans le palace parisien qui cumule faste, luxe et histoire.

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Je me mets donc en route pour la place Vendôme sans savoir que je vais réaliser l’un de mes plus grands rêves. Je traverse telle une star l’immense couloir orné de boiseries, dorures, je croise des personnalités fortunées, puis j’arrive dans le Salon Marie-Louise où on m’accueille avec une coupe de champagne. À peine installée, je remarque la présence de celui que je considère comme le plus grand génie de sa génération : John Galliano. Évidemment, le stress commence à monter. Je décide de ne pas me laisser abattre, d’autant plus que je viens de croiser Pat McGrath, la talentueuse make-up artiste à qui l’on confie les plus beaux minois de toute la scène mode.

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Une foule de stars et un téléphone sans stockage

Je décide donc de faire comme si tout était normal alors que je me pince discrètement l’avant-bras pour être sûre que cet instant est bien réel, car si j’étais déjà impressionnée par ce que je venais de voir, je n’étais pas prête pour ce qui arrivait. Ib Kamara, Olivier Rousteing, Simon Porte Jacquemus, Marine Serre, Carine Roitfeld et Pharrell se pointent. Tout ce beau monde fait de Paris la capitale incontestée de la mode, et moi, je me retrouve assise juste en face d’eux, au deuxième rang. Vous le devinerez, cette histoire va crescendo, une dernière personne allait donc faire son entrée et comme c’est si bien écrit dans le titre de cet article, il s’agit d’Anna Wintour.

Si j’étais dans un premier temps subjuguée par la précision laser de son carré, je fus aussi surprise de la voir plaisanter avec Pharrell et caler deux trois blagues dans son discours annonçant le défilé Vogue World à Paris. La conférence se termine, je me lève en même temps que la quarantaine de personnes présentes mais je ne m’en vais pas tout de suite. En toute honnêteté, je voulais gratter une coupe de champagne avant de partir. Cette envie de fines bulles m’a donc permis d’attendre dans ce salon du Ritz, parmi les stars, et de voir que certains journalistes posaient des questions à Queen Anna. Je me suis donc dit la chose suivante : “Il est hors de question que je sorte d’ici sans mon interview avec mon idole”.

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J’insiste donc auprès de son attaché de presse, appelle Coumbis pour qu’on se mette d’accord sur la question à poser et fais quelques exercices de respiration pour calmer mon stress. Rien de tout ça n’était prévu donc je n’ai évidemment aucun matos sur moi, si ce n’est mon iPhone 12 tout cassé avec très peu d’espace de stockage. Mon tour de poser ma question est presque là et je suis en train de supprimer des applis pour pouvoir filmer.

Heureusement mon ami attaché de presse Florian me voit faire, prend pitié et me prête son téléphone pour enregistrer la séquence. Et voilà, c’est ainsi que j’ai pu demander à Anna Wintour quel sportif était le plus stylé selon elle. Je suis sorti du Ritz en ayant l’impression d’avoir accompli un truc de dingue et en vrai, c’est clairement le cas.

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