Le club de foot de la diaspora palestinienne au Chili rend hommage aux victimes à Gaza

Publié le par Konbini avec AFP,

(© JAVIER TORRES / AFP)

Avec, en l’occurrence, une banderole posée dans une tribune vide indiquant "À la mémoire de ceux qui ne sont plus là".

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“À la mémoire de ceux qui ne sont plus là”, dit le message inscrit sur une banderole posée dans une tribune vide du Club deportivo palestino qui évolue dans le championnat de première division chilien, pays d’Amérique latine qui abrite la plus grande communauté de Palestiniens en dehors du monde arabe. “Nous avons décidé d’avoir un espace dans notre tribune et de le laisser vide en mémoire de ceux qui ne sont plus là, en geste de soutien au peuple palestinien et à ce qui se passe à Gaza”, explique à l’AFP le président du club Jorge Uauy.

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Les joueurs, vêtus de leur maillot rayé vert, blanc et rouge avec la carte de la Palestine avant la création de l’État d’Israël imprimée sur la manche gauche, ont observé une minute de silence avant la rencontre disputée jeudi soir dans le stade municipal de La Cisterna, au sud de Santiago, comptant pour la 28e journée du championnat professionnel local.

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Des enfants portant un keffieh noir et blanc sur les épaules les ont accompagnés sur la pelouse, devant un petit millier de supporters. Lors d’un match précédent, les joueurs, couverts du même keffieh, s’étaient agenouillés sur le terrain. “Ce sont des façons différentes d’exprimer la douleur et la proximité avec la Palestine. Aujourd’hui, c’était les enfants pour montrer qu’ils sont les plus touchés”, souligne M. Uauy, ajoutant : “On espère qu’ils verront qu’il y a des gens dans d’autres parties du monde qui s’intéressent à eux et qui souffrent pour eux”.

La guerre entre l’État d’Israël et le Hamas a été déclenchée par l’attaque du 7 octobre qui a tué 1 200 personnes, en majorité des civils, sur le sol israélien. Environ 240 personnes ont été enlevées le jour de l’attaque. En représailles, l’État d’Israël a juré d’“anéantir” le Hamas, pilonnant sans relâche le territoire assiégé où s’entassent 2,4 millions de Palestiniens, avant une opération terrestre lancée le 27 octobre. Au jour 45 du conflit, plus de 17 000 Gazaouis avaient été tués par ces attaques. Une trêve humanitaire est entrée en vigueur vendredi à l’aube après un accord entre l’État d’Israël et le Hamas et la libération d’otages.

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“Gaza résiste, la Palestine existe”

Les supporters agitant moult drapeaux palestiniens ont scandé tout au long du match “Gaza résiste, la Palestine existe” au son de tambours et des trompettes. Mais à la 11e minute, les chants se sont tus pour laisser place, en guise d’hommage aux victimes, à une ode funèbre jouée à la trompette.

“On est là pour donner un peu de joie quand l’équipe gagne, quand on se bat pour quelque chose d’important ou simplement quand on joue en montrant le maillot et la carte de la Palestine”, a déclaré à l’AFP Jorge Yarur, 57 ans, supporter du Club deportivo palestino.

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Benjamin Contardo, 20 ans, étudiant en journalisme, est l’un des organisateurs du groupe de supporters. “Pour nous, le Palestino, c’est plus qu’une équipe, c’est un peuple”, dit-il, reprenant le slogan du club créé par des expatriés palestiniens en 1920, car “nous sommes tous très attachés à la cause palestinienne”.

C’est au début du XXe siècle que des Arabes chrétiens originaires des villes de Bethléem, Beit Jala et Beit Sahour sont arrivés dans le lointain Chili et ont fondé une prospère communauté qui compte aujourd’hui environ un demi-million de personnes. C’est trois décennies après sa création que le club fait ses débuts professionnels. L’équipe première a remporté deux titres nationaux (1955 et 1978) et a atteint les demi-finales de la Copa Libertadores, l’équivalent européen de la Ligue des champions, en 1979.