La top model Anok Yai raconte l’horrible jour où un photographe l’a traitée de cafard sur un shooting

Publié le par Coumbis Hope Lowie,

© Theo Wargo/GA/The Hollywood Reporter/Getty Images

On espère qu’il passe une très mauvaise journée (semaine, année).

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Si on était en Grèce antique, on est sûr qu’un poète avec de l’esprit aurait gravé, dans le marbre, des écrits en l’honneur d’Anok Yai qui relateraient l’absolue perfection de son visage, semblant être taillé par le dieu Apollon lui-même. Et on est aussi certain qu’un roi grec impitoyable, totalement envoûté, aurait envoyé en mer autant de navires que pour Hélène, dans le seul but de reconquérir la top model (et d’envahir Troie, par la même occasion).

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Mais comme nous ne sommes que des simples mortel·le·s vivant dans un monde beaucoup moins épique, on se contente d’apprécier la beauté d’Anok Yai à chacune de ses sorties publiques. On l’a regardée avec amour au défilé Mugler, on a souri avec fierté pour son tapis rouge du Met Gala, on s’est dandiné avec joie devant sa dernière pub Marc Jacobs… Et tout ça dure depuis le tout, tout début. C’est-à-dire, depuis 2017, quand elle a été photographiée lors d’un festival d’une université africaine-américaine. Le post de l’époque avait ébloui et laissé bouche bée le monde de la mode et ça n’a jamais changé.

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Pourtant, ça n’a pas empêché Anok Yai de vivre le racisme, le rejet, la misogynoir, et on en passe. Parce qu’être une femme noire signifie souvent être maltraitée, même quand on fascine. Maintenant qu’elle a une stature quasi indétrônable dans la fashion industry, la top model ose de plus en plus s’exprimer sur tout ce qu’elle a vécu, sans peur d’être blacklistée ou de passer pour l’angry black woman. Ce lundi matin, c’est sur X/Twitter que la top model a raconté une expérience traumatisante qu’elle a vécue en 2019 :

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“Qui veut écouter une histoire ?”

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“Je me souviens d’avoir été traitée de cafard par un photographe en 2019. C’était pour une marque avec laquelle j’avais l’habitude de travailler. Je ne parlais pas leur langue et ils ne parlaient pas la mienne.”

“L’avant-dernier jour, la makeup artist me poudrait le visage quand le photographe a crié : ‘Lotion la cucaracha’. Et tout le monde sur le plateau a commencé à sourire et à rigoler.”

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Anok Yai raconte ensuite ce que beaucoup de femmes noires subissent dans ce genre de situation : la mise en doute. Comme elle ne voulait pas faire de vague et mettre en danger sa carrière, sa famille et même la réputation des autres mannequins noires, elle n’a rien dit sur le moment. Mais elle explique qu’elle ne veut pas retourner sur le shooting si le photographe est là. L’équipe de la marque comprend et assure que ce genre de comportement est inacceptable.

Pourtant, le lendemain matin, il est bien là et tout sourire. Un membre de l’équipe prend alors la modèle à part et lui dit : “J’ai demandé ce qu’il s’était passé et ils ont dit que tu avais tout inventé. Et, honnêtement, dès que tu arrives sur le plateau, tu ne souris jamais et tu n’es jamais heureuse d’être là.” Anok Yai fond en larmes et répète qu’elle n’a pas menti mais personne ne la croit : “Je pouvais sentir qu’elle voulait que je m’assoie et que je me taise, alors je les ai forcés à m’appeler une voiture pour l’aéroport et à me payer plein tarif malgré tout.”

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“Je voulais en parler dans les magazines mais on m’a dit : ‘Pense à ce que ça va faire à ta carrière.‘”

Cette histoire semble tellement familière que ça en devient triste. Tu subis du racisme et de l’injustice et tu finis quand même par vouloir te faire toute petite pour ne pas en subir les conséquences et pour ne pas que ça empire. Parce que dénoncer et ne pas se laisser faire peut fermer beaucoup de portes et certaines personnes ne peuvent tout simplement pas se le permettre. Bref.

“Hi Bitch @Zara, tu te souviens de moi ?”