Deux semaines avant le Met Gala, mon collègue Flavio m’a posé cette question : “Si tu étais une star, tu aimerais être l’égérie de quelle marque ?” Sans hésiter, je lui ai répondu Oscar de la Renta car c’est l’une de mes maisons préférées (une passion que je partage avec notre Anna Wintour locale : Coumbis). Je vous laisse donc imaginer mon enthousiasme quand j’ai vu Kylie Jenner lui faire honneur au Met Gala.
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Mais au-delà du grandiose de sa robe – qui aurait fait baver de jalousie Grace Kelly et Audrey Hepburn –, le plus excitant, c’était de revivre un pur instant hollywoodien, presque en noir et blanc, avec cette robe au soutien-gorge en cônes et à la jupe trompette. Un temps où Oscar de la Renta n’habillait que les plus grandes actrices, les Premières dames comme Jackie Kennedy et les dernières grandes princesses de la planète. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu le surnom de “gentlemen de la mode”. Et s’il y a bien une chose qui me faisait rêver quand j’étais petite et quand je regardais en boucle ses défilés, c’était d’être transportée dans un monde de grâce et de délicatesse. Un royaume de princesses chics, glamours et stylées.
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Une mode de château
Sa DA se compose essentiellement de lignes structurales, qu’il doit sans doute à son passage chez Cristóbal Balenciaga à Madrid. Son style est d’une féminité sans pareil, qu’il a sûrement ramenée de son expérience chez Lanvin à Paris, et d’une élégance royale, façonnée sans aucun doute chez Balmain. Un CV qui suffit à le hisser parmi les plus grands, et c’est compter sans ses fortes inspirations issues de la République dominicaine, sa terre natale, qui apportent à certaines de ses collections le piquant qu’il faut.
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Comme tous les grands couturiers qui m’ont donné envie de raconter la mode dans des magazines, il nous a quittés, à 82 ans en 2014. Sa maison est aujourd’hui entre les mains du duo de créateurs formé par Laura Kim et Fernando Garcia mais son génie continue de vivre à travers ses iconiques défilés des années 1990 qu’on peut toujours trouver sur YouTube (et qui ont le don de me remonter le moral quand je trouve ce monde trop morne et trop gris).
Donc très honnêtement, je me fiche complètement de savoir si le dress code du Met Gala 2024 est respecté ou non par Kylie. Tout ce que j’ai vu, c’est une ode au glamour hollywoodien des années cinquante dans tout ce qu’il y a de plus sexy et de plus chic. Cette tenue m’a d’ailleurs donné un nouvel objectif de vie : intégrer le club des ladies who lunch, ces mondaines new-yorkaises qui déjeunent pendant des heures avec leur plus beau chapeau vissé sur leurs cheveux bien soyeux. Selon les bruits de couloirs, Oscar de la Renta adorait ces femmes. Et lui, il était adulé par toutes les Bree Van de Kamp et les Lily van der Woodsen de ce monde. Et par moi.
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