Éliminé lors de la sixième semaine du concours, César Lewandowski regrette de ne pas avoir pu montrer tout ce dont il était capable. Originaire de Marseille, César quitte rapidement la cité phocéenne pour suivre un cursus à Ferrandi Bordeaux. Après être passé dans des maisons prestigieuses, dont l’Arpège d’Alain Passard, il s’envole vers Bali, où il décroche un poste de chef de cuisine.
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Le voyage, César a toujours aimé ça. Passé par l’Azerbaïdjan et l’Angleterre dans sa jeunesse, il s’est servi de toutes ces expériences pour façonner sa cuisine, qu’il qualifie paradoxalement de “simple”. Âgé de 26 ans, le cuisinier exerce aujourd’hui en Belgique, où il s’est récemment tourné vers la street food. Sa passion pour la cuisine, César la tient de son enfance difficile. À l’âge de 8 ans, le jeune garçon est atteint d’une leucémie. Contraint de rester enfermé dans une “chambre bulle”, sans contact avec le monde extérieur, l’enfant se réfugie dans la cuisine. Une passion transmise par son beau-père.
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Konbini | Qu’est-ce qui t’a amené à participer à l’émission ?
César | C’était une façon pour moi de me challenger, de faire un point dans ma carrière et d’essayer de la dynamiser un peu. Ce n’était pas prévu, mais c’est arrivé, et au final, ça m’a plu et ça m’a permis d’avancer.
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Tu avais des attentes ?
Non, je n’avais aucune attente. J’appréhendais de passer à la télé, parce que je n’avais aucune idée de comment ça allait se passer. Je me posais plein de questions, mais je n’avais pas d’attente particulière, je voulais surtout voir de quoi j’étais capable.
Tu parles d’appréhension. Tu l’as vécu comment, le premier jour de tournage ?
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Ah, franchement, j’étais stressé. On est sous pression, on veut bien faire. On veut assez rapidement faire comprendre qui on est. Et les autres candidats, je n’y pensais pas trop parce que comme je l’ai dit, je suis venu au concours Top Chef pour me challenger. Ce n’était pas vraiment un concours contre les autres, mais plutôt contre moi-même.
Tu parles de te challenger. Tu es satisfait de ton parcours ?
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Franchement, je suis assez content. Les assiettes que j’ai faites ou les idées que j’ai eues étaient cohérentes avec le cuisinier que je suis. Après, la grosse difficulté de Top Chef, c’est que la cuisine, ça reste subjectif, et donc pour comprendre les règles, des fois, c’était compliqué. L’idée qu’on s’est faite de l’épreuve n’est parfois pas la même que celle du chef. C’est aussi ça, Top Chef.
Lors de la première épreuve, tu es sélectionné par deux chefs. Qu’est-ce qu’il se passe dans ta tête à ce moment-là ?
Je suis ravi, je suis hyper impressionné, je suis fier. Pour moi, c’était déjà une victoire. J’avais l’impression d’avoir gagné Top Chef [rires].
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Justement, Glenn Viel, tu penses que c’est un chef qui te correspondait ?
Oui, parce qu’on se retrouve, il a vite compris ma philosophie. Plusieurs fois, il a soulevé des points en me disant que c’était bien pensé, que j’avais une cuisine réfléchie. J’ai beaucoup apprécié les compliments et les encouragements du chef Viel.
Entre les épreuves, il y a beaucoup d’échanges avec les chefs ?
On ne se voit vraiment que sur les épreuves et sur le plateau au moment de faire les plats. Ils sont là, ils nous accompagnent autant qu’ils le peuvent. Après mon élimination, le chef Viel m’a appelé pour me proposer de venir cuisiner avec lui, pour m’encourager, pour me féliciter. Il y a un lien qui reste.
C’est quelque chose qui te plairait de cuisiner pour Glenn Viel ?
Je vais aller le voir, bien sûr, c’est prévu. Je ne sais pas exactement quand il rouvre son restaurant, mais quand ce sera le cas, je passerai lui faire un bonjour et le remercier.
Comment tu es devenu cuisinier ?
La cuisine, ça a commencé avec ma maladie, lors de ma rencontre avec mon beau-père. Ça m’a permis d’exister, de continuer à vivre et de pouvoir raconter quelque chose. Ensuite, j’ai voyagé, et un peu sur un coup de tête, de la même manière que je me suis inscrit à Top Chef, je me suis mis à faire de la cuisine. Depuis, je ne regrette pas une seule seconde.
Ton enfance, elle a une influence sur ta cuisine ?
Ça a forcément impacté mon parcours, mais c’est plus le voyage qui a influencé ma cuisine. La maladie n’a pas influencé ma cuisine, mais elle l’a amenée dans ma vie, et ça m’a motivé à en faire mon métier.
Tu parles beaucoup de voyage. Tu as de futures destinations en tête ?
Ouais, il y a quelques idées. J’ai envie de revenir un peu en France. Il y a de petits trucs, des événements que j’aimerais faire là-bas. On verra ce qui s’offre à moi, mais le voyage, ça fait toujours partie de ma vie et j’ai toujours envie d’en faire. Peut-être aller voir Mathieu en Nouvelle-Zélande ou Jérémie au Canada.
Elle te vient d’où, cette envie de voyager ?
C’est une envie de découvrir le monde, de s’ouvrir à d’autres cultures, de rencontrer des gens, des façons de cuisiner différentes et d’apprendre, finalement. Ce qui est génial en cuisine, c’est qu’on apprend tous les jours. Et en voyageant, on apprend encore plus, sur soi, sur sa cuisine, sur les produits, sur les gens qu’on rencontre.
Tu as eu des expériences un peu partout dans le monde. Tu la définirais comment, ta cuisine, aujourd’hui ?
Je suis encore un jeune chef, ma cuisine est vouée à évoluer. Je me définis comme un artisan. Et le terme que j’aime bien utiliser, c’est “artisan de la simplicité”. J’aime les choses simples, claires, essentielles, les cuisines naturelles. Je suis touché par des choses très simples.
Tu as été éliminé sur une épreuve sucrée. Tu l’avais dit, ce n’est pas un domaine avec lequel tu es très à l’aise. Est-ce que tu as un sentiment d’injustice de sortir là-dessus ?
Oui, il y a de ça. Mais c’est aussi ça, le concours, je le savais en venant. Personnellement, je trouve ça un peu dommage, parce que cuisinier et pâtissier, ce n’est pas pareil. Mais dans un concours comme Top Chef, il faut savoir faire les deux.
Qu’est-ce que tu n’as pas eu le temps de montrer ?
J’aurais aimé des épreuves qui me correspondent plus. Je prends l’exemple du trompe-l’œil, c’est quelque chose que je n’avais jamais fait. Ce n’est pas une cuisine qui est accessible à tous. Mais après, j’ai été content de pouvoir montrer certaines choses, par exemple lors de l’épreuve sur laquelle je rentre. L’épreuve sur la transparence aussi, je suis assez fier de mon plat et des retours que j’ai eus. Top Chef m’a permis de sortir de ma zone de confort et de mes idées reçues. Avant, je me disais : “Peut-être que je ne suis pas capable de faire ça.”, et je me suis rendu compte que c’était faux. Ça donne énormément de confiance en soi.
Top Chef, ça a changé ton appréhension de la cuisine ?
Ouais, j’ai une cuisine plus libérée. Je pense que je prendrai plus de risque dans ma cuisine à l’avenir.
C’est quoi la suite pour toi ?
Là, je vais ouvrir un corner de street food. Ensuite, je vais faire quelques événements à droite et à gauche, et ensuite, on verra ce qu’il se passe et les opportunités qui s’offrent à moi dans l’avenir. Je suis assez facile, je laisse les choses venir à moi. Aujourd’hui, je suis jeune, j’aime le voyage, j’aime le risque. Je n’ai pas forcément envie de rester dans un seul restaurant. Je veux montrer ma cuisine à un maximum de gens.