Je suis restée presque trois heures à m’amuser dans le musée FIFA alors que je déteste le foot

Publié le par Mélissa Chevreuil,

@FIFAMUSEUM

Je vais enfin pouvoir renta mon maillot de foot Hello Kitty (no judgement please) en l’associant avec des crampons.

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J’ai une relation un peu particulière avec le football. J’en ai fait petite, j’étais même en défense et je ne me débrouillais pas si mal malgré mon mètre 10. J’ai évidemment lu quelques Captain Tsubasa (Olive et Tom en VF et pour les plus de trente ans). Aujourd’hui, il m’arrive de poncer ma PlayStation avec quelques parties virtuelles – j’étais même team PES plutôt que FIFA, en espérant ne pas être socialement rejetée à cause de cela. Mais de là à suivre compétitions et ligues à la télévision ? D’avoir un (vrai) maillot de supporter premier degré pour affirmer ma fidélité ? M’intéresser à l’actu foot, dans sa globalité ? Parlons français : plutôt crever. Au mieux, mon intérêt se porte vers la Coupe du monde, mais non sans réticence et rarement avant les huitièmes de finale. Ah, et j’ai un maillot de foot Hello Kitty très “kawai queer” selon mes collègues. Voilà un peu de quoi poser les bases. Forcément, quand on m’a proposé de passer une tête au FIFA Museum aka le Disneyland des footeux alors que j’étais en week-end à Zurich, j’ai froncé plus d’un sourcil. J’aurais pu faire tellement d’autres choses dans l’une des villes les plus hypes de la Suisse. Au hasard : boire mon meilleur matcha chez Mame, visiter le bouillonnant ex-quartier industriel désormais repère des modeux, m’empiffrer de chocolats au musée Lindt ou m’empiffrer dans le noir total, parce que pourquoi pas. Vraiment, le royaume du foot, pour quoi faire ? Eh bien comme il n’y a que les imbéciles et les footix qui ne changent pas d’avis, sachez que je regrette ma réticence et que j’ai passé ma meilleure matinée.

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De l’extérieur pourtant, le musée ne paye pas de mine et avec ma pote, pas spécialement fan du ballon rond non plus, on se dit qu’il a l’air bien petit et qu’il nous faudra peut-être une bonne demi-heure pour faire le tour. Comme on se trompait. Dès l’entrée, on nous indique les vestiaires pour déposer sacs et manteaux et on est directement dans le bain : chaque casier a le nom d’un jour, toutes nationalités confondues. Stylé. On commence ensuite la visite et je me prends une petite claque. C’est beau, c’est alléchant, il y a un ascenseur transparent est sur le côté, le tout ressemble davantage à un concept store coréen ultra-branché qu’à un musée sur le foot un peu standard. Je m’arrête d’abord sur l’étalage de tous les maillots extérieurs actuels des différents pays.

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Les maillots que je n’ai pas chourés @FIFAMUSEUM

J’en vois deux ou trois que j’aurais bien aimé chourer mais évidemment, il s’agit là d’items d’exposition. D’autres pièces sont plus classiques : on y voit objets d’époque, des retours sur des carrières précises, des moments clés, en plus d’un fil conducteur et historique du football. Je remarque que les footballeuses ont aussi la part belle : Megan Rapinoe ou Brandi Chastain, légendes parmi les légendes.

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Place à la pratique

Partout, c’est truffé de coins plus interactifs : un tableau qu’il faut toucher pour connaître la signification de tel emblème sur tel maillot par-ci, une map géante par-là. Surtout, 2024 oblige, il y a de l’IA en veux-tu en voilà. Dans un petit espace, où on nous demande de reproduire une célébration signature pour l’opposer à celle du footballeur qui en est le créateur. Dans un autre espace, on fait des selfies sur fond vert pour ensuite y ajouter le stade de notre choix. C’est certes plus classique mais toujours sympa. Il y a également un espace cinéma qui diffuse des montages et attention, on est loin des edits TikTok. Ici, c’est par thématique, le son est à fond et on tombe d’abord sur un best-of féminin puis sur le stress d’une finale. Les émotions se whippin, on passe de l’angoisse à l’excitation. Pêle-mêle, des tacles, des buts, des cartons rouges, des larmes, des penaltys et encore et toujours, des célébrations. Je suis tendue et à fond, c’est absurde : ce sont des images d’archive de vieux matches, j’en connais déjà l’issue et il n’y a donc aucun réel enjeu ! La magie du montage.

Le cinéma où j’étais bien tendax @FIFAMUSEUM

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Enfin, j’ai gardé le meilleur pour la fin : l’espace pratique, qui vaut la salle de l’Esprit et du Temps de Dragon Ball, easy. Même si en réalité, l’endroit ressemble davantage à un mélange entre un centre d’entraînement et une arcade. Ici et là, des exercices pour apprendre à diriger son tir, à dribbler, à concentrer la puissance de sa frappe. On a toutes et tous un nom donné aléatoirement et avec le classement mis à jour en temps réel, il y a même une petite compétition avec les autres visiteurs. J’ai totalement perdu la main niveau dribble et je mets trois minutes à faire un miniparcours qui doit prendre 15 secondes à Kylian Mbappé. La honte.

Rouillée comme jamais mais let’s go @FIFAMUSEUM

Mais sur l’exercice de précision, je me rattrape et je retrouve même de vieux réflexes. Bon, c’est peut-être le défaut de la qualité (ou la qualité du défaut) de l’endroit : tout le monde se retrouve concentré ici, tant c’est l’espace le plus cool du musée. Donc il vous faudra faire la queue pour chaque minimise en pratique. Croyez-moi, ça vaut le coup. Ma seule envie en quittant les lieux ? Choper un ballon et aller jouer dans un parc avec ma +1, qu’elle tâte un peu de ma reprise de volée plus si rouillée. Qu’on ose encore se moquer de mon maillot de foot Hello Kitty.

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Infos pratiques : FIFA Museum, Seestrasse 27, 8002 Zürich, Suisse, 28 euros l’entrée