J’ai passé mon samedi soir à l’Accor Arena avec Nicki Minaj (EN VRAI DE VRAIII)

Publié le par Mélissa Chevreuil,

Photo by Kevin Mazur/Getty Images for Live Nation

Et j’étais la seule à ne pas porter du rose – la honte.

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“NICKI MINAJ, EN VRAI DE VRAIIIIIII !” Ce samedi 1er juin, à l’Accor Arena, la partie francophone du public ne semble pas se lasser du running gag (qui est une référence à Sarah Fraisou dans Les Anges, si jamais la culture générale vous fait défaut). En effet, se joue un nouvel épisode de l’ambitieuse tournée “Pink Friday 2 World Tour”, qui est la plus renta de l’Histoire pour une rappeuse. L’ambiance est folle : partout, des Barbz (le surnom donné aux fans) sont full en rose. Évidemment, je suis l’une des rares ploucs à avoir zappé le dress code, habillée en marron. Un hors sujet qui se justifie par le fait que je reviens fraîchement du parc Astérix, si jamais. De la Gaule à un concert de Nicki Minaj, il n’y a parfois qu’un pas – ou une bonne heure en RER B. Ça ne m’empêchera pas de profiter d’un show certes facile mais indéniablement efficace.

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Un puits de bops

La “queen of rap” déboule vers 21 h 30 et s’enchaînera avec de nombreuses pauses (et bugs techniques) une déferlante de bops. J’ai beau aimer musicalement l’artiste, je ne suis pas une spécialiste et j’ai parfois tendance à oublier, à tort, la puissance de son catalogue composé de tant de bangers. Les eras se succèdent ainsi, l’artiste change de tenue et de wig (toujours du meilleur goût) pour (re)devenir Barbie, Roman ou encore Miss Chun-Li. Et allez que ça dégueule de tubes : le puissant “Chun-Li”, les sexy “Anaconda” ou “Feeling Myself” (mais sans Beyoncé, faut pas déconner), le classico-sentimental “High School”, l’hymne au karaoké “Super Bass” ou encore le guilty pleasure de mon collègue Pharrell “Starships” – qu’elle s’était juré de ne plus jamais chanter, comme quoi. Le titre, qui arrive à la fin du concert, est d’ailleurs comme un point d’orgue où le public jump comme dans une rave onirique et outrageusement rose flashy. Si vous avez saigné son dernier opus Pink Friday 2, aka la bible des samples, rassurez-vous, de nombreux tracks sont également interprétés en live comme “Pink Friday Girls”, “Everybody” ou ma petite préférée de l’album, “Fallin 4 U”.

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@shellyjohnsson Nicki Minaj in Paris (pink friday 2 world tour)@Nicki Minaj #starship #live #pinkfriday2 #nickiminaj #pinkfriday2worldtour ♬ son original - Shelly

Si Nicki Minaj a une présence et un charisme indéniables sur scène, multipliant les grimaces comme elle adore le faire grâce à un visage particulièrement expressif, dire qu’elle fut une showgirl en cette soirée sacrée serait sans doute quelque peu présomptueux. Ne me menacez pas de mort en bas de chez moi, chers Barbz, mais force est de constater qu’elle se contente parfois du strict minimum, ne chantant ou ne rappant quelques paroles ici et là, selon les morceaux. Même remarque côté choré : je m’attendais à du twerk, lascif, énervé, à en saigner du nez, à des tableaux que je n’aurais jamais osé montrer à ma maman. Il n’en fut rien, j’ai presque trouvé l’artiste paresseuse à certains moments et assez peu généreuse sur le côté interactions avec son public, sur les premiers titres du moins. Par la suite, Nicki Minaj se rattrape et dialogue un peu plus, confiant même le micro à un fan, puis feintant d’un air chipie d’être agacée par ses mauvaises notes. Il est juste regrettable que l’Américaine compte autant sur sa mise en scène, grandiloquente, qui la dépasse parfois. “Elle est partie comme une Totally Spies”, dira une jeune femme derrière moi dans le public et il est vrai, Nicki Minaj adore disparaître par le sol ou apparaître comme un beau diable. En ce sens, je ne peux pas le nier, on ne s’ennuie jamais.

Tempête de postillons et flash dans la gueule

Surtout, elle peut compter sur un public fou, doux, totalement impliqué, qui a tout donné, rappant sans doute plus qu’elle. J’ai vu des gorges se dessécher, des tympans exploser (métaphoriquement hein), des postillons voler de part et d’autre. OK, ce n’est pas très Covid-friendly mais purée, qu’est-ce que ça fait du bien de voir une foule d’individus ne faire qu’un devant tant de classiques qui m’ont accompagnée sur plusieurs années. J’ai également une pensée émue pour ma voisine de gauche qui m’a aveuglée avec son flash durant toute la durée du show, se prenant en selfie sur chaque morceau qui, semblerait-il, était “son morceau !!!”. Si jamais tu me lis, tout est pardonné – mais pas désolée d’avoir tout photobombé.

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@shellyjohnsson @Nicki Minaj #pinkfriday2 #pinkfriday2worldtour #nickiminaj #live ♬ son original - Shelly

Si vous vous posez la question, non : Aya Nakamura n’est pas apparue sur scène, malgré de nombreuses feintes en première partie de la part du DJ, qui aura mis à plusieurs reprises des tracks de la reine de France. Pas grave, un fantasme doit parfois rester un fantasme et rien de plus. Ce qui n’en est pas un mais bien une réalité, c’est que malgré quelques ventres mous, j’ai passé une furieuse et furibonde soirée et je comprends complètement les nombreuses personnes qui se taquinaient à la fin du concert dans le métro, complices, à base de “on se revoit dimanche prochain, hein, hein ?”. Ben oui, Nicki Minaj y fera une deuxième date et si j’avais pu en être, croyez-moi que cette fois-ci, j’aurais dégainé mon meilleur outfit rose, juste pour prendre ma revanche. Parole de plouc habillée en marron.

Nicki Minaj est à l’Accor Arena le dimanche 9 juin 2024.

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