“Gagner le plus vite possible” : Victor Wembanyama nous donne de ses nouvelles deux mois après ses débuts en NBA

Publié le par Abdallah Soidri,

© Melissa Tamez/Icon Sportswire via Getty Images

En deux mois en NBA, Victor Wembanyama a joué contre son idole Kevin Durant, découvert des pratiques culinaires horrifiantes et ne dirait pas non à une bonne baguette.

A voir aussi sur Konbini

Il y a des opportunités qui ne se ratent pas, surtout quand l’opportunité en question se nomme Victor Wembanyama et qu’on nous offre dix minutes chrono pour s’entretenir avec le nouveau joueur phare des Spurs de San Antonio. Pour cela, il fallait veiller jusqu’à 1 heure du matin, et tant pis pour les cernes : ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de discuter avec Wemby qui, du haut de ses 19 ans, a un emploi du temps de ministre (mais en plus cool).

Publicité

C’est grâce à son rôle d’ambassadeur de NBA 2K24 que le prodige du basket français a pu répondre à nos questions. Et même quand il s’agit de jeu vidéo, Victor Wembanyama ne cache pas ses ambitions. Il y a celle de “figurer sur la jaquette” du jeu, “un rêve de gosse pour tout basketteur”, mais aussi de voir la note de son avatar virtuel grimper au-delà du 85 actuel. “On n’a pas du tout atteint le plafond”, assure celui qui “n’ose pas trop” se jouer. “J’ai un peu ce sentiment que je ne devrais pas jouer avec mon propre joueur. Je me joue déjà dans la vraie vie.”

Publicité

© NBA 2K24

Justement, cette vie nouvelle aux États-Unis, le numéro 1 des Spurs nous en parle. Ses performances, son adaptation dans la ligue et en dehors, ses tips de voyage, la boulangerie française qui lui manque et le joueur qui l’a le plus impressionné : on a parlé de tout ça en dix minutes chrono avec Victor Wembanyama.

Publicité

Konbini | Tu es en NBA depuis deux mois maintenant, qu’est-ce qui t’a le plus impressionné dans ta nouvelle vie de joueur NBA ?

Victor Wembanyama | Je m’attendais au rythme effréné avec plus de trois matches par semaine, mais c’est tout de même un de mes plus grands challenges. Il y a aussi les conditions dans lesquelles on est. Je sais que c’est n’est pas pareil dans toutes les franchises, mais chez les Spurs, tout est calculé pour qu’on soit dans les meilleures conditions, c’est magnifique.

Comment décrirais-tu l’accueil du public américain et des fans lorsque tu es sur le terrain ?

Publicité

On ne peut pas mieux faire que le public de San Antonio. Historiquement, c’est peut-être la meilleure fanbase, celle qui soutient le plus sa franchise. À l’extérieur, les fans m’ont toujours renvoyé une image positive.

Dirais-tu que tu t’es complètement adapté au mode de vie américain ? Qu’est-ce qui te semble différent dans le fait d’être un Français aux États-Unis ?

Je ne dirais pas que je suis complètement adapté. Des choses me surprennent encore, notamment sur le plan culinaire. Il y a des dingueries. Avec mon coéquipier Cedi Osman, on était horrifiés quand d’autres coéquipiers nous ont dit qu’ils mettaient du poulet frit sur des gaufres avec du sirop d’érable. Il y a quelques trucs comme ça qui sont surprenants, mais en vrai, ça va. On est tellement dans de bonnes conditions que ce n’est pas compliqué de s’adapter.

Publicité

“Faire le maximum pour atteindre le statut de contender le plus vite possible”

Le pain et les viennoiseries te manquent ?

Un peu. Le pain normal me manque. Mais j’ai trouvé des croissants français à San Antonio qui sont pas mal.

Publicité

Pour quelqu’un qui prévoit de venir à San Antonio pour te voir jouer avec les Spurs, quels endroits (restaurant, musée, centre commercial, etc.) lui recommanderais-tu de visiter ?

La River Walk, dans le centre : on peut marcher le long de la rivière qui traverse la ville. Sinon, il y a tout ce qui est historique, comme les Missions ou Fort Alamo. Et puis un match des Spurs, c’est obligatoire.

Tu es passé d’une équipe qui jouait le titre avec les Metropolitans de Boulogne-Levallois aux mythiques San Antonio Spurs, qui sont en pleine reconstruction. Comment le compétiteur qui est en toi s’est-il préparé à cela ?

Étant nouveau [en NBA], je savais qu’on ne pouvait pas connaître ce milieu avant de l’avoir expérimenté. Je suis un compétiteur, c’est pourquoi, avant le début de la saison, je me suis dit que peu importe ce qui se passerait, j’allais faire le maximum pour qu’on atteigne le statut de contender le plus vite possible.

“Je savais que je n’allais pas galérer”

Vous vous êtes fixé un objectif de temps pour y arriver ?

On va voir comment les choses avancent avec le temps. Mais il ne faut pas en perdre. S’il y a quelque chose à faire, on le fera.

Sur le plan individuel, tu as d’excellentes statistiques. Tu t’attendais à être aussi performant aussi rapidement ?

Sur le plan individuel, je savais que je n’allais pas galérer, mais c’est loin d’être facile et je suis loin d’être là où je voudrais être dans le futur. Mais je suis sur le bon chemin.

Qu’est-ce qu’il te manque ?

Un peu de tout. Le plus important, je pense, c’est la connaissance du jeu, pour pouvoir anticiper plus de situations, et la lecture du jeu aussi.

“Kevin Durant ne m’a pas déçu”

Quels sont vos objectifs collectifs et individuels pour le reste de la saison ?

Individuellement, je veux apprendre comment faire pour mener une équipe au statut de winner. Sur le plan collectif, on pense au long terme et à la reconstruction, mais ça reste de gagner le plus vite possible.

De tous les joueurs que tu as affrontés jusqu’à présent, lequel t’a le plus impressionné ?

Kevin Durant, sans aucun doute. C’est un des rares joueurs contre lesquels tu peux avoir une défense presque parfaite et ne pouvoir rien faire sur certaines situations. On peut seulement le mener vers les zones où il est moins efficace, mais il est inarrêtable.

J’ai aussi eu un bref échange avec lui, et au niveau de la mentalité, c’est un des meilleurs. C’est une de mes idoles, je l’observe depuis longtemps, et il ne m’a pas déçu quand je l’ai vu dans la vraie vie. J’aurais pu m’attendre à quelque chose d’incroyable et connaître une autre réalité, comme c’est le cas avec d’autres joueurs, mais lui ne m’a pas déçu.

Et contre quel joueur as-tu été le plus fort ?

[Rires] Ironiquement, mon meilleur match, c’était contre KD [Kevin Durant, ndlr], mais il ne défendait pas sur moi tout le match. [Il réfléchit] Écoute, c’était contre KD [rires].

Interview réalisée le samedi 23 décembre.